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Fortunes de mer en Nouvelle-Calédonie

Pays de mer

C'est par la mer que la Nouvelle-Calédonie s'est peuplée de ses premiers habitants. C'est par la mer que les premiers européens sont arrivés, que la première exploitation commerciale s'est faite et que la colonisation s'est implantée.

Le site de la capitale Nouméa a été choisi par un marin, Tardy de Montravel, pour la qualité maritime et stratégique de sa rade.

C'est la Marine Nationale, "la Royale" qui, au début, a gouverné la colonie.

Longtemps les gens de "brousse" n'ont eu pour se déplacer et surtout transporter leurs marchandises que les "tours de côtes", ces cotres et goélettes, seuls moyens de transport entre les différents établissements du territoire.

Le port de Nouméa a toujours été le point d'accès et de départ de la plupart des marchandises et dans le passé, des hommes. Nouméa avait encore dans les années 1960 ses bars à matelots dont "la Croix du Sud" au nom d'aventure.

Pays de naufrages

Près de 400 naufrages "et fortunes de mer" diverses ont été recensés en Nouvelle-Calédonie dont un grand nombre par l'Association Fortunes de mer Calédoniennes et il ne s'agit que des navires d'un certain tonnage. Innombrables sont les naufrages et "mises au sec" des petits bateaux.

naufrage



Du temps des voiliers , la navigation était particulièrement périlleuse aux abords de la Nouvelle-Calédonie. Peu maneuvrants, ils leur était parfois impossible avec des vents contraires et les courants, d'éviter le corail. C'étaient les santaliers et baleiniers du XIX siècle, puis les bateaux amenant les marchandises et les hommes et aussi ceux transportant le nickel et le chrome.

Même avec les "vapeurs" et autres bateaux à moteur, la navigation près du grand récif et dans le lagon est restée dangereuse. Les passes sont étroites et nombreux sont les hauts fonds et autres "patates" de corail dans le lagon. Certains chenaux et passes ont des courants de marée qui les rendent délicats à passer. Il y a aussi les violents cyclones tropicaux que parfois les navires ne peuvent fuire à temps.



Quelques fortunes de mer parmi tant d'autres...

En 1875, le Rangatira, trois mats goélette, poussé par les courants donne sur un récif et s'échoue dans la passe de la Sarcelle.

Le cinq mats France II s'échoue en 1922 sur le récif de Téremba.

Surpris au mouillage par des cyclones: le 3 mats Pactole en 1876, le quatre mats Fall of Gary à Thio en 1898, le trois mats barque Joliette en 1909.

Naufragés sur des récifs non cartographiés: le Dayspring en 1896 sur la Roche grange, l'Emile Renouf en 1900 sur le récif Durand, le Tourville en 1904 à Maré.

Enfin la disparition de la Monique en 1953, mystère qui n'a jamais été élucidé, a considérablement marqué l'esprit des Calédoniens.

Et comment ne pas mentionner l'histoire étonnante des deux "Ever Prosperity". "Liberty ships" donc bateaux jumeaux, ils partageaient le même nom et ils avaient tous deux le même port d'attache, Monrovia au Liberia. Le premier "Ever Prosperity" s'est échoué sur le grand récif de la côte Ouest en 1965. Le second a fait de même en 1970.
C'est le même capitaine, un coréen, qui chaque fois les commandait!
Leurs épaves sont encore sur le récif.


L'association Fortunes de Mer Calédoniennes

monnaieL'Association Fortunes de Mer Calédoniennes a été créée en 1984 par quelques amis amoureux de la mer, à qui il est apparu nécessaire d'effectuer l'inventaire de l'héritage maritime de Nouvelle-Calédonie afin d'en assurer la préservation.

Entrepris par Raymond Proner, fondateur de l'association, à partir de journaux d'archives et de documents divers, l'association a réalisé un long travail de recensement des fortunes de mer en Nouvelle-Calédonie.

Une quarantaine de ces fortunes de mer a pu être localisée grâce aux recherches en mer avec du matériel moderne. Des fouilles sous-marines ont permis de relever une grande quantité d'objets et de reliques concernant la navigation qui commença à se développer en 1850. En 1998, un grand local fut aménagé pour entreposer et traiter les nombreux objets et assurer leur conservation.

La même année, l'ouverture à Nouméa du Musée de l'histoire maritime présenta une exposition sur une partie des objets concernant les épaves, objet des recherches de l'Association Fortunes de Mer Calédoniennes. Les travaux de l'association se poursuivent dans le domaine des recherches et de la conservation du patrimoine maritime.


Lire : Fortunes de mer calédoniennes a publié une brochure sur le patrimoine maritime en novembre 1989 avec une superbe et émouvante carte localisant les principaux naufrages.