expression | sens |
---|
A bloc | A bloc de : les Calédoniens disent
à bloc de quelque chose pour indiquer qu'il y en a beaucoup, ex. y
avait à bloc de picots dans la senne. A fond. Voir aussi astiquer,
allumer. Ce sens n'est pas spécifique au Calédonien mais est
plus largement employé en Nouvelle-Calédonie qu'en France. |
A la gueule | Remplir
à fond. La touque était remplie à la gueule. |
A la tôle | Rouler en voiture à fond,
l'accélérateur pressé à fond contre la tôle
(équivalent local de pied au plancher). |
Aïta | Mot tahitien qui veut dire non! négatif!,
passé dans le langage calédonien. |
Acajou | n.m. Arbre local dont la sève
noire provoque des brûlures (Semecarpus atra). |
Affûter les crêtes | Affûter les crêtes
après les gadins : parcourir les crêtes à la chasse aux cerfs. |
Ah l'en... | Exclamation et qualificatif désobligeant.
Voir l'en. C'est le substitut, pour ne pas paraître trop impoli,
d'un qualificatif grossier largement employé. Prononcé en traînant
sur le son en. Remplacé souvent par l'empété supposé
être moins grossier. Parfois raccourci en keuleu!. |
Ahou!,awou!.. | Exclamation admirative ou soulignant le caractère exceptionnellement
fort d'un évènement. Ex. : ahou!... le coup de fête!
Origine mélanésienne. Ahou toi! : émotion, exclamation
attendrie vis à vis d'un être cher. Ahou colère :
déconvenue, quand j'ai pété l'appareil photo, ahou
colère!. |
Ahoua, awa | Exclamation
d'origine mélanésienne très employée par tous les
Calédoniens pour exprimer la négation, l'incrédulité,
l'étonnement. Récemment entendue sur une chaîne téléde
France, le parler calédonien émigre en Métropole! |
Alice! | Exclamation de surprise ou contrariété
(voir calice!). |
Allez! | Au revoir,
également employé en Métropole mais de faç on nettement
moins intensive. |
Allumer | Aller vite en
voiture. Voir aussi astiquer. Ce sens n'est pas spécifique au
langage local mais est plus largement employé en Nouvelle-Calédonie
qu'en France. |
Amoureux | n.m. s'emploie au pluriel. Ce joli nom désigne
une herbe dont les graines plates collent aux vêtements où à
la peau. Quand on marche dans ces herbes on se retrouve avec des amoureux sur
les jambes. |
Araignée | En Nouvelle-Calédonie c'est aussi le nom d'un
coquillage savoureux. Le bord de la coquille est indenté en doigts, genre
Lambis. Se ramassent à marée basse sur les plateaux et vasières. |
Arbre de forêt, de bord
de mer | La flore de la forêt humide est très largement endémique,
constituées d'espèces et de genres souvent uniques et très
anciens. Hormis ceux qui ont été identifiés par des faux..
(voir ce mot) ou qui correspondent à quelques espèces très
connues (kaori, houp, acajou, bancoulier), les Calédoniens, devant un arbre
inconnu, le qualifient par son habitat. On a ainsi des arbres de forêt et
des arbres de bord de mer. Celà laisse perplexe le nouveau venu, mais c'est
bien commode et plus malin que de dire "je ne connais pas cet arbre". |
Astiquer | Corriger ou réprimander. Ex. : Les
deux jeunes qui bloquaient la piste ... et ils recommencent et si ça continue
je vais les astiquer un coup, (Brousse en folie Tome 17, p.44, Dédé).
Se faire astiquer : se faire battre. Ce sens existait dans le Français
du XIX ème siecle. Aller vite, à fond (vas-y astique!).
Pratiquer des prix exorbitants, payer trop cher (Dans ce store, ils astiquent!,
voir aussi caillasser). Recevoir une contravention, il s'est fait astiquer par
les flics |
Attention la tête ou tontion
la tête | Equivalent de il va ramasser, il va avoir des ennuis. Egalement
utilisé pour donner plus d'importance à un point: quand il
allume en voiture ce mec, ben tontion la tête! |
Au sec | S'échouer en bateau. On se met au
sec. Ex. Je me suis mis au sec sur une patate. |
Avoir
un cocotier dans la main | Paresseux équivalent du Français avoir
un poil dans la main. |
Avoir rien | Avoir de l'aplomb. T'as rien
toi! : tu ne manques pas de culot!, (Christine Pauleau, Le français
en Nouvelle-Calédonie) |
Bâton de poulailler | Le perchoir des poules. Sens dérivé;
personne irascible, sans doute allusion au fait que ce bâton plein d'excréments
n'est guère manipulable. |
Bécune | n.f. Nom donné localement et au Vanuatu, au
barracouda. Les barracoudas ne sont pas agressifs dans le Pacifique Sud contrairement
à ceux de l'Atlantique. Les bécunes ne sont donc pas craintes des plongeurs
en Nouvelle-Calédonie. |
Bétail
sauvage | Avec un élevage à l'origine sans clôtures, le bétail devenait sauvage
et difficile à capturer. Il était plus pratique de le chasser comme du gros gibier.
Il y en a encore, soit qui s'est échappé, soit à cause de propriétés mal entretenues.
Par opposition les bovins d'élevage sont, normalement, du bétail doux ou
du bétail adouci. |
Bétail | C'est bétail , il est bétail . C'est
brutal, c'est une brute. Bacler quelque chose; il a fait un boulot bétail
. Un bétail. n.m. employé pour désigner un bovin, raccourcissement de l'expression
tête de bétail, Ben, hem, on a pété un bétail sans le faire exprès (Brousse
en folie Tome 13, p.42, Tonton Marcel). |
Babaille | De l'anglais bye-bye, good-bye. Très
employé car l'influence des expressions anglo-saxonnes est plus forte
en Nouvelle-Calédonie qu'en Métropole à cause de l'énorme présence
américaine durant la guerre du Pacifique et des relations étroites
avec l'Australie proche. |
Babane | (n.m. ou adj.) Personne chauve. Bon à rien |
Babycar | (1)
n.m. Petits autobus urbains ou desservant la brousse. Dans les années 60
il n'y avait pas de gros cars. Le transport en commun était exclusivement assuré
par ces minibus, des bus Renault tous peints en bleu. Ils transportaient les voyageurs
d'un bout à l'autre
de la Nouvelle-Calédonie. Il en reste de belles images de petits bus bleus
alignés sous les flamboyants de la Place des Cocotiers à Nouméa. Aujourd'hui
à Nouméa il n'y a plus que des bus (prononcés beusse ou bus indifféremment).
(2) Interjection utilisée par Tonton Marcel dans la brousse en folie. |
Babylone! | Interjection utilisée surtout par les
Mélanésiens pour exprimer surprise, contrariété, frayeur ou admiration. |
Bagayou | L'étui pénien qu'utilisaient les Mélanésiens
avant leur évangélisation. L'étui pénien est encore porté dans certaines îles
du Vanuatu où il est appelé namba. |
Baigner | (1) Baigner la mer. En Nouvelle-Calédonie on ne va pas à la plage
mais à la mer. L'expression on va baigner la mer signifie
on va se baigner à la mer. (2) Je vais baigner : je vais me doucher, je
vais prendre un bain. Ce type d'expression a peut-être son origine dans le français
difficilement parlé des immigrants indonésiens (parler cacane) et vietnamiens
de la première génération ou des mélanésiens avant qu'ils soient convenablement
scolarisés. (3) Va baigner : envoyer promener quelqu'un. |
Bailet, bélet, bélé, billy, belly | n.f. ou n.m.,
pas d'orthographe précise. Boite de conserve d'un litre environ qui était
utilisée comme mesure notamment pour le saindoux, une bailet de saindoux.
Les bailets servaient aussi à contenir d'autres choses comme le sucre
ou la farine. Origine, vient de l'australien billy ou billy can.
La "billy can" australienne était à l'origine une grosse boite de
conserve à laquelle on ajoutait une anse en fil de fer. Elle servait à faire bouillir
l'eau pour le thé ou la soupe sur le feu de bivouac. La "billy" est
toujours utilisée en Australie mais c'est aujourd'hui un récipient produit
industriellement. On y fait toujours le billy tea sur les feux de camps
et c'est le meilleur et le plus fort. |
Baille |
n.f. Demi-barrique de bois utilisée dans le passé pour laver le linge, baigner
les enfants, conserver de l'eau. Vient probablement du vocabulaire de la marine
où baille désigne un baquet destiné à divers usages |
Balancine | n.f. (1) Vocabulaire de la pêche. Bas de ligne équipé
d'une sorte de balance pour la pêche aux petits poissons (communards).
C'est aussi un petit filet tenu par un cercle métallique, l'équivalent des
balances à écrevisses, utilisé en Nouvelle-Calédonie pour la pêche aux crabes
ou aux crevettes. (2) Barrière flottante barrant un creek (Mille et un mots Calédoniens,
FOL). |
Balassor | n.m.Tissu végétal
fait avec des racines aériennes des banians. Il était utilisé pour faire les bagayous
(étuis péniens). |
Banane poingo | n.f Banane à cuire, très appréciée dans beaucoup de plats
Calédoniens. |
Bancoul | n.m.
s'écrit aussi bancoule. Les vers de bancoule sont une curiosité de l'alimentation
locale. Ce sont des larves d'un gros coléoptère que l'on trouve dans le bois
mort d'un arbre appelé bancoulier. Les Mélanésiens en étaient friands
et certains Européens broussards les mangent aussi avec délice, grillés ou vivants!
Toutefois c'est loin d'être un met recherché de tous et notamment des citadins.
Vous ne les trouverez jamais dans le commerce, sauf peut-être au marché de Farino. |
Baptiste! | Interjection, voir Babylone. |
Barbadine |
n.f. Plante grimpante portant des fruits de grosse taille. Sens étendu
aux testicules vraiment de très grosse taille. Ex. En désignant
un taureau : Ben le mec il a de ces barbadines. |
Barre à mine | n.f. Grande pince d'acier. Etait à l'origine
utilisée par les mineurs, passé dans le langage courant pour désigner toute grande
pince utilisée pour percer des roches, les soulever et creuser des trous. Epais
comme une barre à mine : personne très maigre. |
Barre du cou | La nuque. Et pis j'ônvoye une
décharge en boute la barre du cou au gros mâle (Tonton Marcel dans la Brousse
en Folie). |
Barrer | (1) S'en aller, partir pour (on barre à Nouméa). (2)
Barrer en couille : décrépitude, perdre le bon sens ou la raison, devenir
gâteux, aller très mal, se dégrader (peut s'appliquer aux
choses comme aux gens), remplacé parfois par barrer en papaye nettement
plus poli, voire barrer en douille plus timide. |
Basket | En dehors des sens bien connus utilisés en France et
en Nouvelle-Calédonie aujourd'hui, s'employait spécifiquement en Nouvelle-Calédonie
pour désigner une petite valise ou une petite boite avec une poignée. |
Bataillon! | Exclamation exprimant la surprise et
aussi la contrariété. Equivalents : calice , alice . |
Bayou | n.f.
Jeune et souvent jolie, fille d'origine indonésienne. |
Bearings | Roulements à billes. Sur mine on utilise encore ce
mot anglais, de même que rods pour les tiges de vérins. Le pivot de fusée
se disait aussi la cheville ouvrière (contribution d'Alex Jaquet), mais
ne s'emploie plus. Des bearings pour la cheville ouvrière n'est évidemment
pas compréhensible de tout le monde. |
Bec |
n.m. Bec de canne.Poisson
du lagon Famille des lethrinidae. Même famille que les bossus
. Taille souvent supérieure à 40 cm, très apprécié notamment pour la salade de
poisson. Considéré comme jamais gratteux (voir gratte . |
Benzine | n.f.
Essence de voiture. Emprunté à l'Australien. N'est plus guère employé. |
Beuquer,
bucker, boquer | Cheval cherchant par ses soubresauts à désarçonner son cavalier.
Vient de l'anglais to buck (arquer). Jouer à saute-mouton. |
Bibiche | n.m. Lance-pierre. Le terme se transmet
de génération en génération et les enfants calédoniens d'aujourd'hui utilisent
toujours le bibiche. |
Biche de mer |
n.f. Se dit biche ou bêche de mer. Holoturie. En anglais
trepang. Vient du portugais bicho do mar : bicho, ver. Bêche est
une altération de biche. Les Calédoniens emploient plus volontier le terme biche
qui est donc plus correct. Les chinois en sont friands et le biches faisaient
l'objet d'un commerce important au XIX siècle. Elles ont été par la suite
pêchées plus épisodiquement en fonction des demandes du marché asiatique. Bien
qu'ayant été très pêchées pour ces exportations, les biches ne sont pas
consommées localement. |
Bichelamar | n.m. Origine Vanuatu : C'est le nom du pidgin
employé au Vanuatu (antérieurement Nouvelles-Hébrides). |
Billon | n.m.
Désigne spécifiquement le monticule de terre allongé dans lequel sont cultivées
les ignames. Les billons des anciennes cultures d'ignames des Mélanésiens étaient
particulièrement importants, hauts de plus de 1 mètre, larges de 3 m, ils s'étendaient
sur plusieurs dizaines de mètres en plusieurs rangs et permettaient d'obtenir
des ignames atteignant plus d'un mètre de longueur. |
Biquette | n.f. En Nouvelle-Calédonie désigne toutes
les chêvres, même adultes. |
Blady | adj.
Origine : mot anglais bloody qui est équivalent au français sacré . Vient
de l'Australien où ce qualificatif, considéré comme très grossier, est néanmoins
très courant. Le sens en Calédonien est équivalent. Employé surtout par les anciens
en brousse, exemple :ces blady moustiques!. |
Bleu | (1) Beaucoup, très grande quantité, grande intensité.
ex. : C'est bleu de poissons sur la patate. (2) Une fête bleue
: grosse fête. (3) Eau profonde, le bleu : quand on plonge au tombant
du récif on plonge dans le bleu. Un trou bleu bassin plus profond dans
le lagon, est aussi un bassin profond dans une rivière. Ces trous bleus sont recherchés
pour la baignade. |
Bois bleu, etc. | Beaucoup
d'arbres sont nommés par la qualité de leur bois. Le bois bleu
(Hernandis cordigera) est un arbre dont le bois bleuit. Le bois noir (Albizzia
lebbeck) est un grand arbre s'étalant en parasol et qui donne en
menuiserie un beau bois veiné de brun. Lorsqu'il est en fleurs, il faut
se garder de dormir sous son ombre car il engendre des maux de têtes. Les
bois de fer sont en Calédonie des Casuarina, ils ont des
feuilles en forme d'aiguilles longues comme celles des pins, mais elles ont
une structure de feuilles de prêles. Le bois pétrole ( Fagrea
schlechteri) est un arbre dont la sève est combustible. |
Bombarder |
Il l'a bombardé (au fusil), il lui a tiré de nombreux coups. S'emploie
également comme astiquer pour un prix exagéré. Exemple : je me suis
fait bombarder dans cette boutique. Sens aussi comme astiquer de battre :
on s'est bombardé , on s'est battu. Dans la Brousse en folie tome 13
p 22, j'ai bombardé un gros gadin. |
Bon à peau | Bon à rien, expression très employée. |
Bon dans il est bon? | Ca va? Réponse
: Il est bon : oui ça va. |
Bonne écaille | Tortue marine (eretmochelys imbricata) qui était
très recherchée pour la qualité de ses écailles dont
on pouvait faire des peignes, etc. Sa carapace était recherchée
également comme élément décoratif après un
polissage. La chasse de cette espèce maintenant protégée
est interdite, mais on en trouve souvent sur des murs d'habitations de brousse
sans qu'il soit possible d'assurer que ces trophés ne sont pas d'une
pêche récente.. |
Bord,
""d'un bord, de l'autre"" | Vocabulaire emprunté aux marins. Aller et venir,
s'activer énormément. Voyager souvent; il est toujours d'un bord, de l'autre
. |
Bossu | n.m. Poisson
du lagon. Famille des lethrinidae. Même famille que les becs de
canne . Chair appréciée notamment le bossu doré. |
Botte | n.f. Dans "coup
de botte". Employé souvent de préférence à coup
de pied. |
Boucan, emboucaner, emboucanement | L'emboucanement
est un acte malveillant à connotation de sorcellerie et qui consiste à utiliser
un boucan , constitué d'ingrédients mystérieux et magiques. L'emboucanement
peut être un empoisonnement. Le boucan est introduit en cachette dans la nourriture
ou la boisson de celui que l'on veut emboucaner. Ce peut être aussi de la magie
noire. Le boucan est alors placé à proximité de la cible, dans sa maison ou au
seuil de celle-ci. Ce peut être jeter un sort. L'emboucanement est réputé entraîner
des troubles graves de santé allant jusqu'à la mort après un long déclin (amaigrissement,
anorexie) . De nombreuses histoires de boucans circulent en brousse. Certains
broussards européens et surtout les Mélanésiens sont réputés connaître des boucans
fatals que seuls d'autres actes magiques peuvent guérir. L'emboucaneur
peut être alors piégé à son propre boucan. Les formules des boucans seraient transmises
de génération en génération. |
Bouffer la gueule
(se) | Cette expression qui veut dire s'embrasser d'un baiser profond et
long est suffisamment employée pour avoir perdu en Calédonie son
caractère particulièrement grossier. Elle reste néanmoins d'un
goût discutable pour beaucoup. |
Bougna | n.m. Cuisine mélanésienne. Consiste à faire des sortes de paquets enveloppés dans des feuilles de bananier et contenant des viandes (poulet ou poisson) avec des racines (tarots, ignames, patates) le tout baignant dans du lait de coco. La cuisson est faite au four canaque ou polynésien (les paquets de bougna sont placés dans un grand trou creusé dans la terre, entourés et couverts de pierres brûlantes, le tout est recouvert de terre). Le bougna est un plat délicieux. Bougna Marmite: le même plat mais cuit dans une marmite et non au four canaque. Cela reste un bon plat mais il est moins goûteux que l'original. |
Boulette | Avoir la boulette : être plein d'énergie,
plein de force.Boulette ou quoi? (Brousse en folie tome 6 page 27), boulette?
- boulette : as-tu la forme?, ça va? - ça va. Les boulettes : les biceps.
Mettre le paquet, mouille ta boulette! : vas y à fond.
Vocabulaire des mines, une boulette : partie particulièrement riche d'un
gisement de nickel. |
Boulouk | n.m.,
homme fort. Vient du pidgin (Bichlamar) et de l'anglais bullock : jeune
taureau. Sens étendu à ce qui est gros et plutôt trapu, ex. un boulouk de dawa
(voir dawa). |
Bounane | Va te faire
bounane, va te faire voir ailleurs. |
Bourbonnais |
Les habitants de l'île Bourbon (devenue l'île de la Réunion depuis 1793) qui
ont migrés en Nouvelle-Calédonie au début de la colonisation et leurs descendants
Calédoniens. Les Bourbonnais ont introduit le manioc, les breds et des recettes
de cuisine (achards notamment). Ils étaient souvent accompagnés de domestiques
Malabars (Indiens) qui eux aussi ont influencé la cuisine (curry). |
Bourrer | Acte sexuel. |
Bourreur | Coureur de filles. Homme réputé pour ses
exploits sexuels. |
Bourreur de poule |
Expression péjorative s'applique souvent aux zoreilles, mais les Calédoniens
ne sont pas épargnés. Ex. dans Le français en Nouvelle-Calédonie (Christine PAULEAU)
: y a un des mecs là, un des zoreilles ... il a été inviter [à danser]
la môme à Nounous. Hé! L'enculé! [rire] Hé! Mon con y ressemblait à rien! Vraie
gueule de bourreur de poule!(Valéry 1989 Au bal à Gomen.) |
Bouteille carrée | Expression très employée pour désigner
le whisky. Vient d'une marque célèbre qui vend cet alcool dans une bouteille
de forme carrée. La bouteille carrée était récupérée pour
garder l'eau au réfrigérateur. Vous ne me verrez plus toucher une goutte
de bouteile carrée de mon vivant (Brousse en folie, Tome 9, p.33, Tonton Marcel).
Les apiculteurs vendaient leur miel dans ces bouteilles de récupération. Le miel
est aujourd'hui souvent vendu dans des bouteilles carrées, mais il s'agit
d'une bouteille neuve, imitation de la bouteille célèbre. Les normes d'hygiène
sont probablement passées par là! |
Broussard | Qui vit en brousse. La brousse (voir ce mot) désigne tout
lieu hors de Nouméa sur la Grande Terre. |
Brousse | n.f. Dérive de broussaille. Désigne toutes végétations un
peu denses, broussailles, fourrés, maquis et même petite forêt; ex. marcher dans
les brousses, débrousser les lantanas. Par extension la brousse est devenue tout
lieu non urbain, puis tout lieu hors de Nouméa spécifiquement sur la Grande Terre.
Ex. : coin de brousse, hôtel de brousse, terrain en brousse, vivre en brousse.
Ce sens de brousse est identique à celui du bush en Australie. Ce nom est
aussi utilisée en Afrique francophone pour désigner les grands espaces de savanne.
Ceux qui vivent en brousse sont des broussards. |
Bus | n.m. Très employé pour autocar, se prononce encore
souvent beusse, à l'anglaise, mais la prononciation métropolitaine ""bus"", plus
récente, tend à se développer. |
C'est bon si | Tu
devrais, il faudrait. Album 17 de la Brousse en folie, planche 32 : Dis don
Nénesse, c'est bon si tu t'occupes un peu des clients! |
Cabane | n.f.
employé au pluriel. Ce mot français (origine le provencal cabana; petite maison,
chaumière) a pris depuis une quinzaine d'années un sens restreint et particulier
en Nouvelle-Calédonie. Les cabanes sont des habitats précaires construits
sans autorisation sur divers terrains publics ou même privés dans la région de
Nouméa. Le développement des cabanes résulte de l'insuffisance de logement sociaux.
Ce phénomène qui a pris une relative grande ampleur est donc assimilable aux bidonvilles
d'autres métropoles. Toutefois à Nouméa ces habitats peuvent être parfois plutôt
bien construits et pourvus d'eau et d'électricité par la municipalité en attendant
de trouver de meilleures solutions de relogement. Les habitants des cabanes ne
sont pas nécessairement sans emplois, mais ils n'ont pas de revenus suffisants
pour se loger normalement dans la principale ville de la Nouvelle-Calédonie. |
Cacane | n.m. Indonésien, ( dit localement javanais), viendrait de l'indonésien kakang, ainé. Connotation neutre ou paternaliste, voire un peu péjorative. Ca fait cacane : quelque chose de décoré de façon criarde et de mauvais goût. Voiture cacane : véhicule doté d'équipements et décorations très voyants et d'un goût discutable ( bull bars et arceaux chromés, nombreux phares supplémentaires, spoilers, volant fourré, objets pendus à l'intérieur, sono, etc.). Les voitures cacanes sont aussi des cai-caisses (ou caicaisses) quand elles sont équipées d'une énorme sono (voir cai-caisse). |
Cagou | n.m.
Oiseau n'existant qu'en Nouvelle-Calédonie. Constitue une famille à lui seul.
Ne vole pas. En danger d'extinction. Le chant du cagou est semblable à un aboiement.
|
Cai-caisse ou caicaisse | n.f. et m., récent, désigne
la sono monstrueuse de certaines voitures (vient peut-être du mot caisson employé
pour les gros haut-parleurs de basses, ce caisson généralement placé dans la voiture
devant la place du passager est tellement volumineux qu'il condamne ce siège),
le sens s'est élargi à la voiture munie de cette sono (une caicaisse)
et au chauffeur (un caicaisse). Voir aussi voiture cacane dans cacane
. Les caicaisses font généralement le tour de l'Anse Vata à Nouméa en diffusant
une rythmique qui s'entend dans les immeubles ou les autres voitures, vitres
fermées. |
Caillasse | n.f. qui désigne, comme
en Métropole, la pierraille, les cailloux déchaussés ou roulants des routes ou
des pentes, mais qui est beaucoup plus souvent et plus largement employé en Nouvelle-Calédonie.
L'expression célèbre, spécifique au Calédonien à fond Loulou dans la caillasse,
vient d'un coureur cycliste à l'époque où les routes étaient en terre et en
caillasse. Elle est encore très employée. |
Caillasser | Lancer de gros cailloux, cette expression s'est développée lors
des évènements de 1984 au cours desquels les Mélanésiens indépendantistes caillassaient
les voitures des Européens le long des routes. Autres sens très employés
: (1) foncer, (2) pratiquer des prix exorbitants, ex.: dans cette boutique
ils caillassent, il m'a vu venir, je me suis fait caillasser. |
Caillou | (1) Le Caillou. Terme affectif pour désigner
son pays, la Nouvelle-Calédonie. (2) un caillou : une très jolie fille.
(3) caillou! : ça n'a pas marché, j'ai fait bredouille (à la pêche
ou à la chasse).Tome 17 Brousse en folie, p. 11 : ça fait une semaine qu'on
a monté notre gîte rural et caillou pour les tourisses ! |
Caisse à | Caisse à eau
: citerne. Longtemps à Nouméa et dans les centres de la côte Ouest où l'eau
était rare, les caisse à eau ont été utilisées pour collecter l'eau des pluies
ruisselant sur les toitures. Caisse à ignames : le ventre, plutôt arrondi. |
Calédonie | Au risque de créer une confusion avec l'Ecosse,
quoiqu' improbable à cette latitude, on dit ici plus souvent la Calédonie que
la Nouvelle-Calédonie. Ses habitants sont donc des Calédoniens (Néo-Calédonien
n'est pas employé). |
Caldoche | Mot initialement à connotation péjorative, désignant des Calédoniens d'origine européenne ( gros caldoche : Calédonien mal éduqué). Est aujourd'hui utilisé sans sens péjoratif par les Calédoniens européens pour revendiquer leur identité Calédonienne (démarche parallèle à celle des Mélanésiens qui revendiquent l'identité "kanak"). Selon "Mille et un mots Calédoniens", le mot serait dû à Madame J. Schmidt qui l'avait créé à l'occasion d'un débat vers 1968 sur les lois Billotte. |
Calice | Interjection, (voir Babylone) marquant surprise ou contrariété,
origine le calice (voir aussi ""alice!"", ""bataillon!""). |
Calots | n.m.,
testicules. Les calots étaient aussi, lorsque les enfants jouaient au billes,
les grosses billes de verre. |
Calotte | Personne geignarde et pénible. |
Camp Est |
Prison de Nouville. Voir Nouville. |
Canaque, kanak | n.m. Mot d'origine polynésienne désignant les habitants
des îles. A pris ensuite chez les Mélanésiens le sens ""hommes"". Employé par les
Européens ce mot avait une connotation méprisante ou partenaliste. Les deux orthographes
Canaque et Kanak ont cours. L'orthographe Kanak a été adoptée par les Mélanésiens
indépendantistes pour revendiquer leur identité. Le mot est alors invariable.
Il n'y a toutefois pas de règle officielle ou d'usage littéraire interdisant
de faire les accords de pluriel et de genre avec le mot kanak. Sieste canaque
: grosse sieste. |
Canard | Ivre, il
est fin canard!. |
Canne | Erection
. J'ai la canne. Dérivé dans le sens d'avoir la forme : salut Bernard t'as
la canne ou quoi?(équivalent de boulette ou quoi?) voir aussi
boulette et ou quoi. |
Canon | n.m.
(1) Coup de poing violent. Vient d'un jeu d'enfant le canon où un morceau
de bois est frappé avec un bâton. Mouille ton canon (voir mouille),
préparer son shoot au football. (2) Jolie fille (voir caillou ). |
Caoutchoucs |
Les pneus de voiture. N'est plus guère employé. Voir aussi les raclettes.
|
Carport | n.m. De l'anglais car port
, abri pour voitures, très employé. |
Carry
| Curcuma, voir safran. |
Casse pas la tête | Très employé; ne t'en fais pas,
il n'y a pas de problème. |
Cassis | (1) Nom local de l'Accacia
farnesiana, arbuste épineux introduit. Prospère dans les régions
côtières de la savanne, sur la Côte Ouest. Evoque souvent une
pénétration difficile de la brousse à cause de ses longues
et dures épines. Ses feuilles sont néanmoins consommées par
le bétail. (2) Interjection exprimant surprise, contrariété, frayeur ou
admiration, équivalente à Babylone! (voir ce mot). Dans Brousse en folie
tome 17 page 12, Cassis! Qu'est-ce qu'y t'est arrivé? (Tonton Marcel). |
Centre | Lieu
regroupant les bâtiments, administrations et services en brousse. Le centre est
ainsi l'équivalent du village ou du bourg : on va au centre . Origine
probable le jargon administratif (centre administratif). Centre minier,
lieu d'exploitation d'une mine avec les infrastructures et habitations nécessaires
à cette exploitation. |
Cerf | Prononcer
le ""f"" en Calédonien, comme s'il était écrit cerfe. |
Cerf rouge | Bétail, lorsque certains éleveurs chassent leur bétail
comme du gibier mais surtout lorsque des personnes indélicates (viandards)
viennent chasser une vache chez un éleveur. |
Cerisier bleu | Elaeocarpus persicaefolius. Arbre de la forêt
humide à petits fruits bleus ayant la taille et la forme de cerises. Consommés
par les oiseaux. |
Chaîne (La) | n.f. Les montagnes formant l'ossature
centrale de la Grande Terre. On va dans la chaîne plutôt que dans la montagne
en Nouvelle-Calédonie. Voir autre sens, faire la chaîne. |
Chalandage | Vocabulaire minier. Le chalandage est
le transport par barges du minerai de nickel du wharf au bateau minéralier
qui est mouillé plus au large en eau profonde. |
Chien bleu | Chien d'origine australienne dressé pour le travail du
bétail. Ce chien a un pelage blanc taché de noir et gris. Il a de fortes machoires
et peut faire un redoutable chien de garde. |
Choc | L'expression c'est choc équivalente à c'est super,
c'est terrible, reste très employée chez les jeunes en Nouvelle-Calédonie. |
Chou-fleur | n.m. En Calédonie, si vous marchez dans
l'eau peu profonde sur un platier, on peut vous dire; "attention aux chou-fleurs!".
Ils n'ont rien à voir avec le légume bien connu. Il s'agit d'une
grosse anémone qui cause de très désagréables brûlures
à qui met le pied dedans. |
Chouchoute | n.f. Légume (la chayotte). Coup
de poing : planter une chouchoute. Pour les Réunionais une chayotte est
un chouchou car une chouchoute désigne le sexe féminin! Le vocabulaire
de l'outre-mer français est plein de richesses |
Chrome
de fer ou croum de fer | n.m. Cuirasse ferrugineuse constituant l'horizon
supérieur des latérites et formant les sols sur les plateaux des terrains miniers
. Appellation appliquée aussi bien aux dalles, blocs et grenailles (petites billes)
d'hydroxydes de fer venant de cette cuirasse. Origine du mot : probablement
à cause d'une certaine ressemblance avec des blocs de chromite (le chrome)
tout en signifiant qu'il s'agit en fait d'une roche constituée de fer. |
Chtar | Coup violent. Ce mot d'argot vient
de Métropole où il est tombé en désuétude alors qu'il est toujours très employé
en Nouvelle-Calédonie. |
Cinq-cinq | Un des
nombreux termes désignant les Métropolitains ou zoreilles (voir ce mot)
et plus particulièrement les fonctionnaires métropolitains en poste en Nouvelle-Calédonie.
Ceux-ci touchent alors un salaire largement augmenté et une prime. Ils ont la
réputation de ne rien dépenser localement. Les Calédoniens disent alors qu'ils
font cinq cinq par allusion au taux de change qui était, dans le passé,
de 5,5 anciens Francs pour un Franc CFP. Ce taux était considéré comme avantageux
pour ces métropolitains lorsqu'ils revenaient en Métropole et changeaient leurs
économies. Les Calédoniens disent aussi que le 5 mai (5/5) est le jour de la fête
des zoreilles ! |
Clan | Base de l'organisation
de la société chez les Mélanésiens. |
Claquer | On claque beaucoup
en Nouvelle-Calédonie, des coups notamment : claquer un coup de fête, claquer
un coup de coutume, claquer un coup de chasse, tous dans le sens de bien réaliser
lesdits coups. On claque aussi bien d'autres choses; claquer une photo
(Mille et un mots Calédoniens, F.O.L.), claquer une soupape (voir soupape),
claquer un pouême (poème, album Brousse en Folie, On a marché sur la Golcosse,
planche 16). Egalement dans Brousse en folie, Tome 17, p.35, Dédé : Ah les
woila! Allez claquez un gros sourire les filles . |
Claquettes | Celui qui ose appeler tongs ces chaussures aérées,
bien adaptées au climat, ne peut être qu'un zoreil fraîchement débarqué.
On dit souvent des claquettes japonaises, car elles étaient sensées être
fabriquées au Japon, ou portées par des Japonais, mais ce terme n'est plus guère
employé. Tous les broussards, et même les urbains, quelle que soit leur communauté,
portent souvent des claquettes. Le personnage central de la Brousse en Folie,
Tonton Marcel, lance souvent sa claquette à son coq quand il chante (voir aussi
vout vout ). Cela a conduit à un concours de lancer de claquette qui est
maintenant un évènement local. |
Coaltar,
coltar, coltarer | n.m. Mot venant de l'anglo-américain, coaltar,
goudron de houille, et par extension goudron de la route. Pas d'orthographe
précise ; coaltar ou coltar. Route coltarée : route goudronnée.
Sens dérivé : appliquer quelque chose de collant et du coup recevoir une contravention
: je me suis fait coltarer par les gendarmes parce que je roulais à la tôle
(voir cette expression). Je vais lui faire brouter le coltar : menace
de sévices, image d'envoyer quelqu'un violemment par terre (un cas resté célèbre
localement chez les Européens : cette expression imagée fut employée par Jacques
Lafleur, leader du parti loyaliste, à l'encontre du Haut Commissaire Edgar Pisani
durant les évènements de 1984-1988). Coltar a été vraisemblablement introduit
par les Américains durant la guerre du Pacifique. L'armée américaine avait commencé
de goudronner (coltarer) les routes et notamment la RT1 de Nouméa à Moindou (136
km). Avant ces travaux les routes de Nouvelle-Calédonie n'étaient pas goudronnées
sauf à Nouméa et ceci expliquerait pourquoi ce terme s'est bien implanté dans
le langage calédonien. Pourtant l'expression il est encore dans le coaltar
est curieusement employée en France métropolitaine pour décrire une personne à
peine réveillée d'une anesthésie. Son origine ne nous est pas connue, est-ce
un transfert du coaltar de Nouvelle-Calédonie? |
Cobaleur | n.m. Les cobaleurs exploitaient le minerai de cobalt
par d'étroits tunnels, les trous de cobaleurs, qui suivaient les filons
(ou fumées) noirs du minerai de cobalt dans la latérite ocre. On ne pouvait
s'y tenir qu'à genoux. Ils étaient creusés au pic et à la pelle (à
manches raccourcis). C'étaient des exploitations individuelles ou de quelques
mineurs. Ces trous de cobaleur ont la réputation, heureusement exagérée, d'avoir
souvent enseveli d'infortunés cobaleurs. |
Coco | n.m. La noix de coco se dit coco en Nouvelle-Calédonie. On dit
par exemple un coco sec, un coco vert. Dans le coco sec il y a l'amande
qui, râpée et pressée, donne du lait de coco et qui séchée devient le coprah.
Ne pas confondre le lait de coco avec l'eau de coco, ou jus de coco,
que l'on boit après avoir ouvert un coco vert. Coco: la tête; rien dans le
coco!. |
Colère | En Calédonien on ne
dit pas je suis en colère, mais quasiment toujours je suis colère ou plus
encore, fin colère. L'expression je suis colère est parfois employée
en Métropole. Les Wallisiens de Nouvelle-Calédonie disent aussi moi sé colère
fort . |
Colporteurs | Entreprises souvent
individuelles assurant le transport et la vente à domicile par fourgonnettes de
tout ce dont les broussards Européens et Mélanésiens ont besoin. Les colporteurs
transportent également des marchandises venant de brousse vers Nouméa. Dans le
passé les Mélanésiens les appelaient colis porteurs, erreur phonétique
certes mais bon sens aussi (contribution de Ferdinand Goyetche). |
Congaï | n.f. Mot vietnamien, femme vietnamienne.
Peu employé actuellement. |
Corne-molle |
n.m. Le cerf dont les bois viennent de repousser et ne sont pas encore
durcis. Les broussards sont friands de la viande des corne-molles. |
Couille | n.f. Voir aussi "douille".
(1) L'usage de ce nom peut paraître un peu trop relevé pour certains,
mais en Calédonie une couille est aussi un ami, notamment une vieille couille
est un vieux copain. Si vous y entendez un ami s'exclamer en vous retrouvant
: "... vieille couille", prenez ça comme l'expression d'une
forte émotion amicale. On peut aussi entendre affectueusement "ma
couille"! (2) Les couilles à la main. Se retrouver sans rien, sans
réaction. Quand la plate a chaviré, on s'est retrouvé les
couilles à la main! (3) Barrer, ou tomber, en couille. Tomber en décrépitude,
voir barrer. |
Coup d'ouest |
Le coup d'ouest c'est un fort vent d'ouest. Ces vents d'ouest sont
redoutés sur la côte ouest car lorsque le vent est à l'ouest, la
plupart des mouillages et autres lieux abrités des vents dominants alizés sont
alors exposés : mon bateau s'est mis au sec au dernier coup d'ouest. |
Coup de ... | Le terme coup de.. est employé pour
la plupart des sorties de pêche ou de chasse, ex.: coup de pêche aux crabes,
coup de chasse au projecteur, coup de projecteur à marée haute(pêche au projecteur),
coup de traîne. On peut aussi claquer un coup de.. (voir claquer).
Voir aussi coup d'ouest. |
Coup de dérive
| Pêche à la ligne tenue à la main sur un bateau dérivant dans le lagon. Le
coup de dérive, de nuit notamment, fait partie des grandes traditions des Nouvelle-Calédoniens.
Coup de dérive aux becs ( pêche aux becs de cane à la dérive, voir bec
de cane). |
Coup de plonge | Partie
de chasse sous-marine. |
Courser | Courir après. Les chiens
coursent le cerf. Cette expression est également employée en Métropole mais
il course les gamines (il court les filles, voir gamine) ou je
me suis fait courser par le bétail, sont spécifiquement calédoniennes. |
Cousin | Employé
dans un cadre dépassant la famille pour un ami, un familier. Utilisé
aussi au pluriel par les Caldoches pour désigner les Mélanésiens.
Connotation mi-ironique, mi-affectueuse, rappel de la communauté d'intérêts
des habitants du Territoire, voire des liens familiaux souvent plus nombreux qu'il
apparaît. |
Coutume | Les règles traditionnelles
non écrites qui régissent la société canaque. Faire la coutume : organiser
une cérémonie symbolique où l'on remet des cadeaux en échange d'une autorisation
donnée. Faire la coutume avec des Mélanésiens était une démarche rare pour les
Européens, mais elle s'est développée depuis une vingtaine d'années. En Calédonien
amusant : claquer un coup de coutume (voir claquer). Terrain
coutumier : terroir des réserves ou terroir qui est revendiqué comme inviolable
par les Européens (souvent maintenant lors d'un projet de développement économique
sur ce terrain) sauf après négociation d'un arrangement (avec quelques petites
pièces nous a dit un Mélanésien avec un sourire malicieux). |
Crabe | Crabe mou, crabe de palétuvier pêché juste
au moment de sa mue quand il vient de quitter sa carapace. Très apprécié des broussards.
Pêche interdite. Rapidement le tégument du crabe commence à se durcir, c'est
alors un crabe carton . Crabe bleu, crabe de palétuviers, mâle qui
devient bleu en vieillissant. Il est donc très gros mais il n'est plus aussi
bon (contribution de Narcisse Ménaouer). |
Crasse
de meule | n.f. Insultant : bon à rien, personne sans valeur, inutile,
voire répugnante.Fumier de crasse de meule de...(Brousse en folie Tome
9, p.38, Tonton Marcel). Analogie probable avec l'encrassement des meules. |
Creek | n.m. Ruisseau. Mot d'origine
anglo-saxonne. Le mot implique qu'il y ait de l'eau sinon c'est un creek
sec. Tous les ruisseaux sont des creeks en Nouvelle-Calédonie. |
Crocher | Accrocher : elle l'a croché (elle
l'a séduit), il était croché à la branche, il est croché à sa propriété.
Vient du langage des marins, ex. l'ancre croche (Mille et un mots Calédoniens).
Attraper : .. et on croche la gratte quônd même (Brousse en Folie, Roussette
de Cuisine, page36). |
Croix bleue | Signer
à la croix bleue : engagement de ne plus consommer d'alcool. T'as signé
à la croix bleue? : tu ne bois plus? Origine le mouvement Croix Bleue de l'Eglise
Evangélique (Mille et un mots Nouvelle-Calédoniens). |
Cubarder | Retourner cul par dessus tête. Il l'avait cubardée
dans le para (Mille et un mots Nouvelle-Calédoniens). |
Culotte! | Exclamation employée par Tonton Marcel marquant
l'étonnement parfois mêlé d'admiration. |
Décalotter | Décalotté net, employé le plus
souvent en vocabulaire de chasse (à terre ou sous-marine) pour préciser que le
coup de fusil a fait plus ou moins exploser la tête du gibier. Elargi à toute
blessure importante affectant la tête. |
Dégomatter | Faire tomber quelque chose : dégomatter un nid de guêpes d'un
coup de pierre. Employé pour dégommer. |
Daguet | n.m. Jeune cerf mâle d'un an dont les bois n'ont pas encore
de branches. Faire son daguet: jeune homme qui fait le malin. |
Dame blanche | Revenante dans des légendes racontées
dans les familles. La légende vient de Métropole. |
Damer | Taper sur quelqu'un, lui damer la gueule. Grande
quantité, choses entassées : patate damée de saumonées (Brousse en Folie),
récif de corail particulièrement riche en loches saumonées (poisson réputé : Plectropomus
leopardus). A Nouméa c'est damé de voitures. Se damer : tomber. |
Darer | Se faire piquer par le dard d'un insecte
. Je me suis fait darer par les guêpes jaunes. Parfois description
plus scabreuse d'un acte sexuel. |
Dawa
| n.m. (Naso unicornis)Poisson du lagon
de la famille des nasons, avec une corne frontale, chair très appréciée. |
Demi-lune | n.f. Bâtiment en tôle de forme semi-cylindrique.
Les demi-lunes ont été introduites en 1942 par l'armée américaine durant la
guerre du Pacifique. Laissées sur place elles ont été longtemps utilisées comme
entrepôts (docks), magasins (stores), voire comme habitations. Il
en subsiste encore, notamment dans la zone portuaire du centre ville à Nouméa.
L'acier américain était de qualité. |
Dixe |
Les Calédoniens semblent avoir une difficulté à prononcer disque et disent souvent
dixe. |
Dock | n.m. Elargissement
local du sens du mot anglais dock. Désigne tout entrepôt quel qu'il soit.
Egalement toute construction de type hangar fermé. Ex.: Il loue un dock pour
mettre sa plate. |
Doghi | n.m.,
mot mélanésien (mot xârâcùù : dookii) , diable, esprit, fantôme. De nombreux
Mélanésiens et même des Européens craignent les doghis. Personne laide : t'as
vu la vieille, c'est un doghi!. |
Dou |
n.m., mot mélanésien, sorcier. |
Doublage |
Les bagnards envoyés en Nouvelle-Calédonie avec des peines inférieures à 8 ans
devaient, après leur libération, rester dans le territoire pour une durée égale
à leur peine (ceux condamnés à plus de huit ans y restaient à vie!). Ce sens de
doublage, mesure inique qui doublait la peine des condamnés parce que la France
de cette époque voulait s'en débarasser, est encore dans bien des mémoires bien
que le bagne soit fermé depuis 1922. |
Double-cabine
| n.m., pick-up 4x4 comportant une cabine à 4 places (voir 4x4). n.f.,
grande boite de bière de contenu double de la boite standard. Désigne aussi parfois
les grandes bouteilles de vin. |
Double-narine | Fusil de chasse à deux canons, côte à côte. Egalement appelé "doum-doum". |
Douille | Prendre une douille : subir une défaite, subir une correction.
A la douille : à fond, à l'extrême : j'embarque des mecs sur ma plate,
je fonce à la douille vers le récif...(Brousse en folie Tome 17, p.38, Tonton
Marcel). Il roulait à la douille quand les flics l'ont coincé. Vieille
douille, familier, vieux copain, peut-être en remplacement pudique de ""vieille
couille"". |
Doum-doum | Fusil de chasse à deux canons. Egalement appelé "double-narine". |
Emboucaner, emboucanement |
(1) Sorcellerie, empoisonnement : voir boucan. (2) diffuser de mauvaise
odeurs, ça emboucanne ici! . |
Empété | Même qualificatif grossier que l'enkilé. Exclamation : l'empété!
|
En bout | Se prononce toujours en boute,
de face. Il a pris la branche en boute dans la gueule. |
Encanaquer (s') | Péjoratif,
pour un Européen adopter le mode de vie des Mélanésiens. |
Enkilé! | Orthographe créée par Bernard Berger dans la Brousse en folie pour
refléter la prononciation locale d'un qualificatif grossier largement utilisé
en Nouvelle-Calédonie. Néanmoins celui-ci perd, par son emploi intensif, son sens
grossier initial. Exclamation : l'enkilé! Equivalents : l'empété,
ah l'en... |
Envoyer | Dans l'expression il envoie ou il envoye
: c'est fort, c'est corsé. Employé pour les odeurs, un plat relevé ou même
dans un sens équivalent à mouille. |
Evasan | n.f. Contraction d'évacuation sanitaire.
Jargon administratif passé dans le langage courant comme haussaire (voir
ce nom). |
Faire au con | Tromper, rouler
quelqu'un. Il m'a fait au con, il m'a roulé. Tromper son conjoint
c'est aussi faire au con ("au" et pas "le"!). |
Faire la chaîne | Equivalent en Métropole de
tournante, violer la même femme à tour de rôle. |
Famille | Etre famille. En Nouvelle-Calédonie s'emploie
pour préciser que l'on a des liens familiaux. On est famille avec quelqu'un.
Sens pouvant s'étendre à des amis très proches que l'on
considère comme étant de la famille. Utilisé également pour rappeler
des liens claniques kanak : il est famille avec ceux d'Ounia. |
Faré | n.m. Mot tahitien. Maison légère en
matériaux végétaux. Equivalent : falé en wallisien. Est utilisé en Nouvelle-Calédonie
essentiellement pour désigner des habitations secondaires de week-end, en bord
de mer. |
Faux | Les faux ont été
largement employés pour désigner des espaces vegétales à
l'origine inconnues des premiers colons et leur rappelant les espèces
européennes ou même des espèces locales qui leur étaient
familières. C'est ainsi que l'on a en Nouvelle-Calédonie des
faux : mimosas, ananas, poivriers, orangers, chêne, acajou, caféier,
lilas, safran, tabac, tamanou, gaïac, etc. la liste des faux ... est longue. |
Feinte, feinter | Une feinte en Calédonie c'est
une blague, une contre-vérité un mensonge malin : quand je dis
que j'ai pas de clients, c'est une feinte, j'en ai des centaines...
(Brousse en folie Tome 17, p.50, le patron du Poinsanfo.). Signifie aussi comme
en Métropole éviter, piéger quelqu'un. Autre sens : mouvements compliqués effets
de style. Chais pas si t'as vu comment i dansent les zors là, des feintes
à la con là t'wois (: tu vois); (Valéry 1989), Bal à Gomen - Le français
en Nouvelle-Calédonie). Feinter : dire des choses drôles. Certaines personnes
sont fameuses pour dire des feintes. |
Fin |
Cet adverbe qui en français actuel ne s'emploie plus pratiquement que dans les expressions
fin prêt, fin fond, fin môt est utilisé dans une foule d'expressions en Nouvelle-Calédonie;
fin colère, fin pété, fin beau, fin plein, fin bourré, fin joli, fin grand, fin
long, fin profond, fin drôle, fin valable (se dit fin valab), fin à pic,
fin creux, fin tendu (prêt à foncer), etc. j'ai embarqué un mec qu'avait
fin hânte (honte) d'être blônc. (Brousse en folie
Tome 9, p.31, Dédé). Les jeunes disent aussi fin nul. Fin canard
signifie ivre au point de tituber et il y en a plein d'autres. |
Fiu | Mot tahitien passé dans le langage local, car il y a
une communauté tahitienne importante en Nouvelle-Calédonie. Fatigué, las : je
suis fiu. Voir aussi marré. |
Fouiller |
Outre les sens habituels du français, fouiller est employé dans le sens de rechercher
quelqu'un : Il est parti à Nouméa fouiller sa femme qui l'a quitté,
et aussi dans la pêche aux crabes : ce matin j'ai été fouiller les crabes.
On va aller fouiller vers le creek (Brousse en folie Tome 9, p.38, Tonton
Marcel). |
Four canaque | Le four canaque ou four polynésien est un grand trou creusé dans la terre, tapissé au fond avec des pierres qui ont été chauffées fortement dans un feu. On place sur celles-ci les choses à cuire (bougna en général, voir ce mot) enveloppés dans des feuilles de bananier. On recouvre avec d'autres pierres brûlantes puis ensuite avec de la terre qui joue un rôle isolant. La cuisson peut y durer plusieurs heures. |
Frônce | Orthographe nouvelle du nom France,
inventée par Bernard Berger pour traduire la phonétique calédonienne où les sons
en ou an se prononcent comme le son on. Cette orthographe
est employée aujourd'hui par plaisanterie dans des correspondances de Calédoniens
notamment quand ils écrivent à des métropolitains. |
Gadin | Cerf. Selon ""Mille et un mots Nouvelle-Calédoniens"", viendrait
du wallon gade (chèvre). Le mot cerf s'emploie aussi. Le ""f"" se prononce
toujours. |
Gamelle | Ensemble de récipients
emboîtés (en général 3 récipients) et dans lesquels les Calédoniens transportent,
le plus souvent à leur domicile, leur déjeuner préparé par un traiteur spécialisé.
La gamelle désigne aussi bien le contenant, le contenu et le service de
traîteur. L'habitude est très répandue à Nouméa. En Métropole la gamelle était
le repas préparé à la maison et que les ouvriers emportaient sur leur chantier
pour leur déjeuner. Deux étages de récipients étaient le plus souvent utilisés.
Cette coutume, supplantée par les cantines, les chèques restaurant et les restaurants
à repas ouvriers, a pratiquement disparu. Bien que la gamelle vienne à l'origine
de Métropole on constate donc que les Calédoniens en ont créé une version originale
qui elle est très vivace, en achetant le repas de la gamelle chez un traîteur
et en mangeant leur gamelle à la maison. |
Gamine | Ce nom a le même sens qu'en France pour désigner une enfant mais
il est aussi employé en Nouvelle-Calédonie pour désigner des jeunes filles majeures.
Par exemple l'expression courir les filles se dit localement courir les gamines
et être amoureux d'une gamine ne signifie pas du tout qu'il s'agit
d'une enfant. |
Gargoulette | n.f.
Nid de la guêpe maçonne (Eumenes germaini). Cet insecte construit un joli
petit nid d'argile dans les recoins des maisons. Il a une forme rappelant un
petit vase sphérique. C'est sans doute l'origine du nom emprunté au vase de
terre cuite poreuse dont on s'est longtemps servi en Nouvelle-Calédonie pour
conserver l'eau fraîche. |
Gaulette |
n.f. Tige élancée de bois utilisée généralement dans la construction des
toitures et murs des cases traditionnelles. Les gaulettes sont liées sur les bois
de charpente et servent à soutenir et à fixer les éléments de couverture ou d'habillage
des murs (paille, peau de niaouli, etc.). Leur longueur est d'environ 2 à 3
m et le diamètre de quelques centimètres. Ces gaulettes proviennent des tiges
de certains arbres et arbustes comme le faux mimosa. Désigne par extension
toute tige de bois fine et longue. |
Glaçon |
n.m. Sorbet constitué d'eau au sirop de grenadine ou de menthe congelée,
généralement avec un bâtonnet au milieu, comme un esquimau. |
Grader | n.m. Nom anglo-américain, engin de terrassement,
en Français niveleuse. Les graders sont très employés en Nouvelle-Calédonie
pour resurfacer les routes (pistes) en terre. |
Gratte, gratteux | Affection provoquée par des toxines contenues par certains poissons du lagon. Non savant, Ciguatera. Pour plus d'information aller à la page de la ""gratte"". Un poisson ayant donné la gratte ou réputé la donner est dit gratteux. |
Grille américaine | Durant la guerre du Pacifique l'armée américaine
employait, pour faire rapidement des pistes d'envol et atterrissages, des grilles
ou des toles trouées rendues solidaires par des dispositifs d'accrochage et
posées sur le sol . De nombreuses grilles ont été récupérées pour faire des clôtures.
Il en existe encore beaucoup autour des villas de Nouméa. Elles témoignent de
la remarquable résistance à la corrosion des aciers alors employés. |
Gros mâle | Cerf, mâle bien sûr, en principe imposant par sa taille. Les chasseurs broussards, quand ils parlent de leurs coups de chasse, ont toujours tendance à dire qu'ils ont tué un gros mâle, sauf si c'était une biche bien entendu. |
Hache ostensoir |
n.f. Hache ou casse-tête de pierre à but uniquement symbolique,
sans fonction d'outil ou d'arme. Etait portée par les chefs lors de
cérémonies. La hache était généralement un
disque de jade fixé sur un manche très décoré. Sont
de véritables oeuvres d'art. Devenues très rares on ne les trouve
que dans les musées. De fausses haches ostensoirs sont fabriquées
en serpentine pour vente dans les curios. |
Haussaire | n.m. Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.
Vient de l'abréviation telex haussaire. Par extension haussariat
est le Haut-Commissariat. |
Houp | n.m. Bel arbre au bois jaune à jaune-rougeâtre, imputréscible et dur. Montrouziera cauliflora. Les houps ont de larges fûts très droits. Etait recherché, notamment pour sa résistance aux termites, pour faire de jolis parquets et du bois d'oeuvre en général. Est devenu rare. |
Huître
de palétuvier | n.f. Huître se fixant sur les racines de
palétuviers dans la zone de marnage. Trop appréciée, est
devenue rare et sa récolte est maintenant réglementée. |
Huître de roche | n.f.
Huître se fixant sur les roches du littoral dans la zone de marnage. Moins
appréciée que l'huître de palétuviers car d'un
goût plus fort et souvent difficile à ouvrir, est néanmoins
recherchée par les amateurs. Les Calédoniens l'appellent aussi
huître de cailloux. |
Iia!,
Iiaoué! | Interjection. Exclamation d'étonnement, ou de soulagement
après l'effort. |
Il est bon, il est ban | Ca va?. Il est bon ou
quoi? (ça va ou ça ne va pas?), alors Tathan il est bon? ( Cité dans
Christine PAULEAU, Le français en Nouvelle-Calédonie, Berger B. 1989). |
Indigène! | Mélanésien.
Usage surtout chez les anciens Européens. Le mot était employé
à la place de Kanak qui avait alors une connotation péjorative. |
Jamais | En Calédonien jamais est placé en
tête de la phrase et non à la fin. Ex. jamais il viendra pour il ne viendra
jamais. L'adverbe ne indiquant la négation est rarement utilisé. Autres
exemples : Jamais il va partir, jamais il voudra. Jamais est aussi souvent
utilisé seul pour dire non! |
Jamais fini
cassé! | Solidité à toute épreuve, ne tombe pas en panne, ne casse pas. Expression
du parler cacane (le français des vieux Indonésiens) rendue célèbre par
une publicité pour chauffe-eaux solaires particulièrement drôle et réussie. |
Joinville | n.m. Joinville est
le zoreille (voir ce mot) de la Brousse en Folie, caricature du fonctionnaire
métropolitain qui a des diplômes, qui sait tout, qui a touché la prime mais ne
la dépense pas. Est récemment passé dans le langage local avec l'expression
faire son Joinville, laquelle signifie faire son malin, faire le savant.
Certains métropolitains sont aussi surnommés Joinville ce qui ne leur plaît
pas trop. |
Kaï-kaï | n.m.
Festin, nom existant dans la plupart des dialectes et langues du Pacifique Sud,
en Pidjin notamment. Faire un kaï-kaï, manger, en général abondamment. C'est
l'heure du kaï-kaï, l'heure du déjeuner ou dîner. |
Kaillafou, kaya fou | n.m.
Personne à la dégaine et tenue rasta ou hippie. Sens dérivé de médiocre, pas terrible.
Origine inconnue. |
Kakoun | n.m. Coup violent. Coup de poing. Voir Canon. |
Kakounette | n.f. Une petite fille. Vient du personnage
de Bernard Berger dans la Brousse en folie où Kakounette est la fille de Tonton
Marcel. |
Kalolo | C'est bon, c'est
valable, c'est excellent. Mot d'origine mélanésienne. |
Kamadja | n.m. Origine, langues mélanésiennes (Lifou),
désigne l'Européen; Les kamadjas sont arrivés autrefois sur de grandes pirogues. |
Kanak | Voir Canaque. |
Kaori | n.m. Grand arbre du groupe des Gymnospermes (Agathis
spp.). Le nom est d'origine Maori (Nouvelle-Zélande). Donne un bois d'oeuvre
clair et fin. Beaucoup des plus grands kaoris de Nouvelle-Calédonie on été abattus
pour leur bois. Un magnifique spécimen est préservé dans le Parc de la Rivière
Bleue. Il y en a plusieurs espèces dont certaines sont endémiques. |
Kaouin,
kawin, caouin | n.m. Kanak. Connotation péjorative et méprisante, semble
moins employé chez les jeunes et tant mieux. |
Katoun | Interjection exprimant
la surprise mais aussi parfois sens équivalent à kakoun. |
Kava | n.m. Boisson produite à partir des racines d'un poivrier. Le nom est d'origine polynésienne. Le kava a des propriétés d'un stupéfiant; il rend en général extrèmement calme, avec un effet d'engourdissement de la langue. Le kava est bu lors des cérémonies traditionnelles aux Fidji. Au Vanuatu il est bu le soir dans les Nakamals qui sont une grande case commune où se rassemblent les hommes. Il y est encore mastiqué lors de sa préparation, puis recraché et délayé dans un peu d'eau. Il est alors très fort. Le Kava est connu depuis toujours dans la plupart des îles de l'Océanie mais, curieusement, n'était pas connu des Mélanésiens de Nouvelle-Calédonie alors qu'il était consommé traditionnellement dans toutes les îles du Vanuatu tout proche. A Nouméa il y a, depuis une quinzaine d'années, de nombreux bars à kava tenus par des Ni-Vanuatu (Mélanésiens originaires du Vanuatu). Ces bars sont appelés aussi Nakamals par extension du sens employé au Vanuatu. Ces bars sont illégaux mais tolérés. Ils ont beaucoup de succès bien que la boisson ait un goût inhabituel désagréable pour le non initié. |
Kohu | n.m. Bois d'un arbre de bord de mer portant ce nom. Le kohu est un magnifique bois de couleur rouge brune, très veiné. Il est utilisé pour faire des parquets, des éléments décoratifs intérieurs et du mobilier. Exploité surtout à l'île des Pins. Il est en grande partie aujourd'hui importé du Vanuatu. |
Kraft | n.m. Marque de fromages australiens et de mayonnaise,
consommés par les Calédoniens depuis des décennies. Particulièrement prisé est
le fromage en pâte Kraft conditionné dans des verres à boire (comme la moutarde
en France) et qui est surtout consommé au petit déjeuner sur des Sao (voir
ce mot) avec de la confiture. La mayonnaise blanche Kraft est souvent préférée
aux mayonnaises françaises. Elle est aussi utilisée dans certaines recettes de
cuisine. |
Là | Il a fait ça là, c'est bon là : employé chez
les jeunes pour renforcer l'expression. |
Lôngin! | L'engin, interjection.
Orthographe imaginée par Bernard Berger dans la brousse en folie car en Nouvelle-Calédonie
les sons en et an se prononcent comme le son on. |
l'en... | Exclamation
et qualificatif désobligeant. Voir ah l'en. C'est le substitut, pour
ne pas paraître trop impoli, d'un qualificatif grossier tellement employé qu'il
en a perdu une bonne part de son sens grossier et désobligeant. Prononcé en traînant
sur le son en. Remplacé souvent par l'empété supposé être moins grossier,
orthographié aussi plus discrètement l'enkilé! qui évoque la prononciation
calédonienne (voir cette expression). |
Laissetaleur |
Laisse tomber. |
Loche
| n.f. Poissons de la famille des Serranidae (mérous). Il y en a de nombreuses
espèces. Les loches saumonées, ou saumonées, et les loches bleues sont réputées
pour leur chair. La mère loche est une grosse espèce de mérou . |
Long | Un
individu de grande taille et plutôt longiligne, est long. Employé de préférence
à grand. |
Mâle | Dans gros mâle, signifie un gros cerf. |
Méou | Roussette (voir ce mot) en langue Dréhu de
Lifou. Employé dans ça sent le méou : ça sent la roussette (odeurs fortes
d'une personne). |
Métro | Français de Métropole séjournant en Nouvelle-Calédonie
(c'est aussi un zoreille ou un zor et parfois hélas un zam,
voir ces expressions). |
Métropole | La France
(écrit Frônce dans les BD de Bernard Berger pour préciser la prononciation
locale) métropolitaine. Ex. : j'ai été cette année en Métropole. Des Calédoniens
d'origine française veillent à employer cette expression qui, en évitant toute
ambiguïté géographique, rappelle que la Nouvelle-Calédonie est aussi la France.
Mais c'est surtout le langage des fonctionnaires métropolitains, les Calédoniens
emploient plus généralement le mot France ce qui marque bien la profonde distinction
qu'ils font avec la Nouvelle-Calédonie, même pour les plus attachés à la citoyenneté
française. |
Main | Dans donner la main. Alors qu'en
Nouvelle-Calédonie on fait beaucoup de coups de pêches, coups de fêtes, etc. on
ne donne pas de coup de main, on donne la main. Il m'a donné la main ne
signifie donc pas un accord sur une demande en mariage, mais il m'a aidé. |
Maison coloniale | Maison construite selon un style
qui s'était imposé au début la colonisation et qui a perduré jusqu'au début
de la seconde guerre mondiale. Ce style est équivalent au style louisiane
des vieilles maisons de la Nouvelle Orléans. On le retrouve aussi dans les vieilles
et belles demeures des Antilles. Ce style, avec véranda autour de la maison, est
particulièrement bien adapté au climat tropical. Dans une maison de ce type, la
climatisation est, en Nouvelle-Calédonie, inutile. Il existe encore de très jolie
maison coloniales dans les vieux quartiers de Nouméa et en Brousse. Récemment
des architectes ont réhabilité ce style à la fois beau et rationnel. |
Malélevés | n.f. Dire des malélevés:
dire des gros mots. Il a fait malelevé. On dit aussi des malèlevezes. |
Mam | Diminutif de maman, vient vraisemblablement de
l'anglo-saxon mum et mummy avec le même sens. Dad est quelquefois
aussi employé, mais beaucoup plus rare. |
Manières | C'est
pas les manières pour toi ou c'est quoi les manières pour toi?. Expression
petit nègre employée par des Mélanésiens pour dire, tu n'es pas correct, tu
te tiens mal, tu es mal élevé. |
Manioc |
Ce nom masculin ne désigne pas seulement cette racine comestible tropicale connue
aussi sous le nom de cassava et dont on tire le tapioca et l'amidon. C'est
un manioc expression admirative devant les qualités d'une personne. Membre
viril. |
Manou | n.m. Cotonnade (paréo)
utilisée en pagne par les hommes. Devenu synonyme de caleçon avec des expressions
identiques : rien dans le manou. Il y a une couille dans le manou, extension
de l'argot français il y a une couille, il y a un problème. |
Marré | Je suis marré : j'en ai marre, je
suis épuisé, je suis lassé. On utilise aussi en Nouvelle-Calédonie l'équivalent
tahitien fiu. |
Mas, masse | n.m.
Homme indonésien, équivalent de Monsieur. Un vieux masse : vieux javanais.
On s'adressait souvent aux Indonésiens (appelés localement Javanais) en employant
masse, ex. bonjour masse, masse toi venir à la maison. C'était surtout
à l'égard des vieux Indonésiens parlant mal le français. Les jeunes d'origine
indonésienne sont aujourd'hui complètement intégrés. Masse n'est plus
employé à leur égard. |
Massifs miniers | Voir
terrains miniers. |
Mathias!
| Interjection, voir Babylone. |
Mec |
Comme en métropople un type, un gars. Est extrèmement employé en Nouvelle-Calédonie.
Elargi aussi aux animaux. |
Mer | La mer c'est
aussi bien l'océan que le lagon. On ne va pas à la plage en Nouvelle-Calédonie,
on va à la mer ou même on va baigner la mer (voir baigner). |
Moluque | n.m. Expression
raccourcie de merle des moluques. Cet oiseau a été introduit en 1874 de l'île
Bourbon (où il avait été importée des Philippines, proches des îles Moluques)
dans le but de lutter contre les sauterelles qui constituaient à l'époque un
fléau. Le moluque est également appelé pattes jaunes (voir ce mot). |
Mon con | Très employé dans le milieu populaire, plutôt méprisant
en parlant de quelqu'un ex.: mon con, il était vert! mais peut aussi
exprimer l'affection en parlant d'un ami, tout est dans la nuance d'intonation.
|
Moque | n.f. Boite de conserve
métallique vide, était utilisée jusque dans les années cinquante comme mesure.
Avait d'autres usages, par exemple comme écope. Vieille moque : vieille
boite métallique, Il s'est coupé le pied avec une vieille moque qui traînait. |
Mouches (mouche à bétail, mouche à requins) |
La Nouvelle-Calédonie n'est pas dépourvue d'insectes piqueurs. La mouche
à bétail avec son corps plat et élastique résiste aux coups de queue du bétail
et aux claques des humains. La grosse mouche à requins laquelle est une
taon, aime la peau nue des baigneurs et bronzeurs sur les plages et les îlots
mais il est douteux qu'elle s'attaque aux requins! |
Mouiller | Frapper fort, foncer, vas-y mouille!. Mouille ta
boulette : va au maximum, va à fond (voir boulette). Signifie également
quelque chose de fort (vin fort, plat pimenté) ex. le waïna (le vin),il
mouille!. |
Moyen? Y a moyen? Y a pas
moyen! | (1) Y a moyen? Est-ce possible? Peut-on le faire? Ce n'est
pas possible! Brousse en folie tome 17 page 35 : Ah oui y a moyen de marcher,
oui. (2) Moyen? : proposition amoureuse (le mot doit être impérativement
employé seul, sans verbe, sans articles et avec une intonation interrogative)
souvent employée envers des mélanésiennes. La réponse négative était souvent :
Awa feu rouge pour toi!. Il n'y avait donc pas moyen! |
Naï | n.m. Employé parfois pour désigner un
Vietnamien ou Chinois. On dit aussi un niac. |
Nakamal ou nagamal | Vocabulaire du Vanuatu où le nakamal est
la grande case réservée aux hommes. En Nouvelle-Calédonie les nakamals sont des
lieux où l'on boit le kava. Ces débits de kava sont d'implantation récente
(depuis la fin des années 1980) et sont tenus par des Ni-Vanuatu. Ils connaissent
un grand succès. Le kava est importé du Vanuatu. |
Nase | Déformation du mot nasse (pour la pêche) . |
Natcha! | Interjection exprime la surprise origine mélanésienne.
Voir aussi yossi!. |
Nem | n.m.
Un joint (marihuana). Le nom vient de la similitude (grossière) d'apparence
avec les crèpes roulées et fourrées de la cuisine vietnamienne |
Niac | n.m., un Vietnamien ou Chinois (voir aussi
naï). |
Niaouli | n.m et f. (1) Le niaouli (Melaleuca) est l'arbre typique de la brousse. Vient du mot yâlayu (langue kanak) où yaâli désigne le même arbre (Observatoire 1988, 52 , cité dans Le français en Nouvelle-Calédonie). Il a un tronc blanc et torsadé. L'écorce, épaisse, est constituée de feuillets superposés rappelant les feuilles de papier. Elle est appelée peau de niaouli. Elle est utilisée pour la construction d'habitats temporaires et de cases traditionnelles. Cette écorce permet à l'arbre de résister aux feux de brousse. Ses feuilles lancéolées contiennent une essence bien connue des enrhumés, le goménol. Le nom goménol vient du village de Gomen dans le Nord où l'essence aurait été produite et commercialisée pour la première fois. Le miel de niaouli est délicieux. (2) Une niaouli est une femme d'origine indonésienne née en Nouvelle-Calédonie. On dit aussi un niaouli pour les hommes indonésiens nés localement. |
Notou | Pigeon endémique (Ducula goliath) vivant dans la forêt. Le plus
gros du monde. En danger d'extinction. |
Nous autres |
Les nous autres, nouzautes, les vouzautes. Prononcer nouzot et vouzot.
Nous et vous. Expression locale recueillie et rendue célèbre par François Oliveaud.
Tome 17 Brousse en folie, p. 16 : Bienvenue à la tribu des cascades que nouzautes
on est fin contents de vous accueillir. |
Nouville |
n.m.ou f. Aller à Nouville , Nouville direct!. Nouville c'est
l'île Nou maintenant rattachée à Nouméa par une digue. C'est à Nouville qu'a
été placé l'asile psychiatrique. Ces expressions veulent donc dire aller chez
les fous ou il est fou. L'équivalent toc-toc est parfois utilisé, notamment
par les personnages de la Brousse en folie. A Nouville se trouve aussi le camp
est qui est la prison de Nouvelle-Calédonie. Il est au camp est est
donc clair pour tout le monde sauf à préciser qu'il s'agirait d'un gardien.
Du coup on dit parfois aussi pour Nouville l'île des oubliés ou l'autre
côté. |
Number One | n.f. Nom
de la bière locale, laquelle est excellente. Au bar on demande donc une Number
One qui peut être servie à la pression, en boites ou en topettes (bouteilles). |
Odeur | Parfum. Se mettre de l'odeur
: se parfumer. Bouteille d'odeur : flacon de parfum. |
Ou quoi? | Très utilisé par les jeunes et les moins
jeunes, pour renforcer l'interrogation en évoquant l'alternative à un état,
de santé (non souhaitable) le plus souvent. Voir boulette ou quoi?, il est
bon ou quoi?, qui sont des expressions signifiant as-tu la forme?, comment
ça va? |
Pédale | Ce nom est employé en Nouvelle-Calédonie au masculin
pour désigner un homosexuel, fais pas ton pédale! . Reste au féminin pour
le vélo. |
Pété, péter | On pète comme
on claque en Nouvelle-Calédonie, c'est à dire beaucoup de choses : péter
un coup de chasse, péter un cerf, on va leur péter au moins un gros mâle (Brousse
en folie Tome 9, p.20, Tonton Marcel), péter un coup de fusil, péter un coup
de fête, etc. Woila qu'y nous ont encore pété une grève!(Brousse en folie
Tome 9, p.35, Tonton Marcel). Aller quelque part rapidement : On pète à Païta.
Dans la Brousse en folie tome 11 p 17 : ave cesar ceux qui viennent péter
une plainte dans les trous de nez ... . Avoir un pète au compteur :
handicap mental. Hé! Regarde le mec, il parle tout seul, il a un pète au compteur
celui-là hein? (Christine PAULEAU, Le français en Nouvelle-Calédonie). Aussi
dans la même publication : péter un réglage (donner une correction), va
lui péter un réglage. Comme en Métropole signifie aussi ivre, fin pété
: complètement ivre. Autres expressions équivalentes; bourré, plein, canard.
Ca pète : avoir la forme. Ex. : Ca pète ou quoi?, ça va?. Péter
sa gueule : se vanter. |
Pétrolette | La pétrolette est un bateau
à moteur interne (donc non applicable aux bateaux à moteurs hors-bord), généralement
à essence et comportant un habitacle couvert. C'est une appellation ancienne
employée essentiellement par les vieilles générations de Calédoniens. Les pétrolettes
étaient le plus souvent des bateaux effectuant des transits de voyageurs payants.
On prenait la pétrolette
pour aller à l'île Nou. |
Pète-claquettes |
Personne ennuyeuse, casse-pieds. Employé pudiquement notamment dans la Brousse
en folie ( tome 17 page 12 : t'es aussi pète-claquettes qu'un vrai tourisse
toi!) à la place du plus populaire pète couilles. |
Paddock | n.m. Enclos à
bétail. Un des nombreux mots d'origine australienne employés dans l'élevage
du bétail (voir aussi stock, stockman, run, stockwhip). Ce vocabulaire anglo-saxon
des éleveurs est connu et employé par tous les broussards. Ce n'est donc plus
un jargon de spécialistes mais bien du langage courant. |
Pain de beurre | Beaucoup plus employé que plaquette de beurre.
|
Pain marmite | En brousse, lorsqu'il
n'y avait pas de boulanger, le pain marmite était pétri à la main et
cuit dans une marmite en fonte placée dans un four canaque (voir ce mot). |
Paniken | Récipient de cuisine ou son contenu.
Vient de l'anglais pannikin, petite tasse de métal, ou le contenu de
celle-ci (est-ce l'influence linguistique de certains premiers colons dont un
certain nombre étaient Australiens, Irlandais ou Anglais?). |
Pantalon | En Nouvelle-Calédonie il est précisé qu'il est
long (pantalenlen, avec l'accent local). |
Papaye | Figure de papaye. L'image de ce fruit est utilisée
pour désigner une personne laide (Christine PAULEAU, Le français en Nouvelle-Calédonie,
AUPELF UREF). Voir aussi barrer en papaye. Les papayes : les seins
d'une femme surtout quand ils sont gros. Ex. les belles papayes! ou un
soutien papayes. |
Paréo | n.m. Origine polynésienne. Cotonnade légère
imprimée de couleurs vives avec motifs de fleurs (hibiscus) à l'origine. Aujourd'hui
les motifs sont très variés. Les paréos sont utilisés pour draper la taille
ou le corps chez les femmes. Il y a de nombreuses manières de draper et nouer
le paréo pour les femmes mais aussi pour les hommes (dans ce cas c'est plutôt
un manou, voir ce mot). Nombreux autres usages : serviettes de plage, nappes,
rideaux, draps, etc. |
Para | n.m.,
Haute (environ 2 m) graminée introduite, Brachiata mutica. |
Parking | Toute enceinte où sont placées, pour la vente, des voitures d'occasion, est
un parking en Nouvelle-Calédonie |
Parler mauvais | Parler
grossièrement, insulter. |
Patate |
n.f. Edifice corallien généralement isolé, souvent de forme grossièrement
arondie. On dit aussi patate de corail. Les patates sont des lieux de plonge
pour chasser les poissons des récifs de corail ou les admirer. Les patates sont
souvent affleurante à la surface de l'eau à marée basse, on peut donc en bateau
se mettre au sec sur une patate. |
Pattes
jaunes | Merles des Moluques encore appelé localement merle moluque ou
moluque . Cette espèce fut introduite en 1874 de l'île Bourbon (où elle
avait été importée des Philippines, proches des îles Moluques) dans le but de
lutter contre les sauterelles qui constituaient à l'époque un fléau. Importés
au début à Bourail et devenus très nombreux dans cette région, ces merles sont
à l'origine du surnom de pattes jaunes donné aux habitants de ce village
(info. dans le musée de Bourail). |
Peau | (1) Rien , vient de peau de balle. Employé dans les expressions je
vois peau, je comprend peau. Bon à peau : ne vaut rien. Ca ne vaut
que peau : ça ne vaut rien. (2) Peau de Niaouli : écorce du niaouli
(voir Niaouli). |
Peau de balle | Rien, expression
un peu désuète en France métropolitaine mais très vivante et très employée en
Nouvelle-Calédonie. C'est peau de balle : c'est rien. |
Peep | n.f. Jeep de l'armée
américaine. Ce mot probablement né au moment de la présence en Nouvelle-Calédonie
de l'armée américaine durant la guerre du Pacifique, était encore utilisé au
début des années soixante mais n'est plus employé sauf par quelques anciens,
très anciens. |
Petit bateau gros la cale | Cette expression venue du langage des marins est probablement assez ancienne. Elle signifie : ne pas se fier aux apparences; quelques chose de petit ou frêle peut avoir des capacités insoupçonnées. Bernard Berger l'a remise au goût du jour en l'empruntant pour le titre d'un album particulièrement charmant et drôle où il a imaginé une série d'histoires débridées des enfants de ses personnages favoris. |
Petit mineur | En Nouvelle-Calédonie le petit mineur
était un individu ou une famille propriétaire et exploitant d'une ou plusieurs
mines de nickel. Avec le temps les petits mineurs ont constitué des sociétés qui
n'ont plus rien de petit. Les familles les plus riches du territoire sont souvent
des familles de petits mineurs. Ils restent néanmoins toujours, dans le vocabulaire
local, des petits mineurs par opposition au principal exploitant et encore
unique fondeur de nickel, la société aujourd'hui officiellement dénommée Le
Nickel-SLN, mais toujours appelée le Nickel ou la SLN par tous les Calédoniens. |
Pièce | n.m. Très
gros : un pièce de mec. (Mille et un mots Nouvelle-Calédoniens, F.O.L.1982). |
Pic |
Employé souvent dans au pic et à la pelle, expression admirative pour désigner
le travail dur des anciens dans les mines et sur les routes où les travaux étaient
faits sans engins. Le pic, la pelle et la barre à mine sont des outils symboles
du travail dur sur mine et en brousse. Avoir les cheveux à pic ou plutôtfin
à pic : avoir peur. |
Picot | n.m. Poisson du lagon et des plateaux peu profonds, chair très appréciée. Famille des siganidae (voir la page sur les poissons), assez plat, d'une vingtaine de centimètres. Ainsi nommé car la nageoire dorsale contient des épines dont la piqûre est douloureuse, mais pas dangereuse. On distingue les picots gris et picots rayés. La chair est, très fine et ferme notamment chez les picots rayés. En principe les picots ne sont pas gratteux. Les picots noirs ou picots canaques dont la chair est moins fine, sont des poissons-chirurgiens qui n'appartiennent pas à la même famille. |
Pierre bleue | (1) Sulfate
de cuivre utilisé par les pêcheurs pour déloger les poulpes de leurs trous. (2)
Roche non altérée et dure, le plus souvent des grès et brèches de la formation
du Flysh éocène, ou de terrains plus anciens (Trias et Jurassique où ces formations,
également de grès à éléments volcaniques, sont
plus spécifiquement nommées grauwackes par les géologues). |
Pilou | n.m. Grande fête symbolique mélanésienne
et par extension les danses qui caractérisaient ces fêtes. Les groupes folkloriques
mélanésiens dansent le pilou. |
Planter |
Ce verbe s'emploie avec de nombreux compléments : planter une soupape, planter
un sikiss, planter une chouchoute, planter un canon. Souligne une action forte,
souvent un coup. |
Plate | n.f. (1) Petit bateau
à fond plat utilisé pour pêcher en eau peu profonde le long des côtes et comme
annexe pour accéder à un bateau au mouillage forain. (2) Une plate est aussi en
Nouvelle-Calédonie un camion semi-remorque adapté au transport des gros engins
de terrassement comme les bulldozers. |
Plateau
de fer | n.m. Vocabulaire minier. Zone de cuirasse ferrugineuse partie
sommitale du profil latéritique sur les "terrains miniers" (voir
ce mot). Ces zones ont en général une surface plate ou peu mamelonnée.
La cuirasse ferrugineuse est très riche en fer et a été parfois
exploitée comme minerai de fer. Elle y forme
des dalles ou des blocs de couleur noire et brune. |
Poca | n.m. Cochon (vient du Pidgin). Le gros loup attrapa
le poca et le mit dans son quat quat (Brousse en folie Tome 13, p.14, Dédé
racontant une version modernisée des trois petits cochons). |
Pochon | Ce mot n'est plus guère utilisé en Métropole alors
qu'il est presqu'exclusivement employé par les Calédoniens pour désigner tous
les petits sacs et notamment les sacs en plastique des supermarchés. |
Poken | Citoyen d'Australie, ou de Nouvelle-Zélande,
ou du Royaume Uni. Vient de l'affiche english spoken des boutiques où l'on
parle l'anglais. |
Pomme-canaque | Nom du
fruit d'un arbre local (Syzygium malaccense). Le fruit pousse sur les
grosses branches, il est de couleur rose, il est peu sucré, légèrement
acidulé avec un parfum léger de fleur). |
Pomme-cannelle | n.f. Fruit du pommier cannelle (Annona
squamosa). Sa taille et celle d'une grosse pomme, à la chair savoureuse,
blanche et crémeuse. |
Pomme-cythère |
L'arbre et le nom du fruit viennent de l'île Bourbon (Ile de la Réunion). |
Pomme-liane | Nom local du fruit de la passion
(passiflore). |
Ponce | n.f. Recevoir
une ponce, donner une ponce : recevoir ou donner une correction. Surtout employé
à l'égard des enfants; mon père m'a filé une de ces ponces!, tu rixque
de ramasser une pônse bleue! (Brousse en folie Tome 9, p.49, Dédé). Origine
obscure. Pourrait venir de nettoyer à la pierre ponce ou de poncer. |
Ponoche | n.f.
Forme péjorative de popinée dont il dérive. |
Popinée | n.f. (1) Femme mélanésienne. Le terme
ponoche, péjoratif, en est dérivé. Le terme berline moins méchant
est en désuétude. (2) Crustacés proches des cigales de mer, chair fine, supérieure
à celle de la langouste. |
Potin | n.m. Petit BBQ transportable. Viendrait d'une marque. En désuétude. |
Pouce | Plusieurs expressions sont employées avec
comme le pouce pour dire que c'est gros ou important : il pleut comme le
pouce. Faire du pouce : faire de l'auto stop. |
Propriété | C'est un sens très spécifique qui est donné en Nouvelle-Calédonie
au terme propriété. Il a une propriété à...., signifie que la personne
est propriétaire d'un terrain de brousse avec une construction permettant au
moins un hébergement temporaire de week-end. Ainsi si la personne est propriétaire
d'un appartement à Nouméa on n'emploie pas en général le sens de propriété
pour celui-ci. |
Prospect | n.m.
Origine australienne, a gardé le même sens que le mot anglo-saxon. Désigne
un indice de minéralisation à prospecter et qui, si les résultats confirment les
espoirs, pourra être exploité et donc devenir une mine. Mot connu de tous les
broussards qui sont souvent proches de l'industrie de la mine. |
Psychique | adj. Prononcé plutôt chychique :
fou. |
Pur métis | Cette expression, pour le moins curieuse,
souligne un fort métissage ou un métissage indubitable. |
Qualité! | Exprime l'admiration,
quelque chose de bien. Equivalents : super, valable (qui se prononce valab). |
Quatre tours (faire) | Faire faillite, tomber en déconfiture, avoir économiquement
tout perdu : il a fait quatre tours. Se trouver mal : tu me mets une
journée à Nouméa et je fais quate tours! (Brousse en Folie, Petit Bateau mais
Gros la cale , planche 43. |
Quatre-quatre ou quatquat | Depuis la seconde
guerre mondiale, les véhicules 4x4 sont très employés dans la brousse et les Calédoniens
ne les avaient pas mis au genre masculin à la différence des conducteurs machistes
de Métropole qui assimilent leurs 4x4 à des camions. En effet il ne viendrait
pas à l'esprit d'un broussard qui souvent a été rouleur sur mine (chauffeur
de camion de mine), d'appeler sa voiture 4x4 un camion! On dit donc en Nouvelle-Calédonie
une Land Rover, une Toyota Landcruiser, comme on a toujours dit une jeep, car
ce sont avant tout des voitures. La jeep a été la voiture 4x4 la plus populaire.
Venue à l'origine de l'armée américaine, il en roule encore. On disait aussi
une peep. Le masculin n'était employé que pour les pick-ups et les command cars
(il en reste quelques uns!). On dit ainsi un double-cabine car c'est
le raccourci de pick-up double-cabine à ne pas confondre surtout avec une double-cabine
qui est une grande boite de bière. Toutefois, sous l'influence métropolitaine,
les Calédoniens de Nouméa disent un 4x4 et commencent à dire un Toyota et même
un Land Rover. Jeep reste au féminin. |
Récif (Le) | Il n'y a qu'un seul type de récif pour les
Calédoniens qui ont rétrécit la signification de ce terme, ce sont les barrières
de corail et essentiellement le Grand Récif, c'est à dire la barrière de corail
qui ferme le lagon de la Grande Terre. Aller au récif c'est donc aller sur cette
grande barrière. Accessoirement récif désigne aussi l'anneau corallien des atolls
et les récifs coralliens frangeants (côtiers), on précise alors pour ceux-ci récifs
de terre. Les autres récifs et écueils du lagon sont des patates s'il
s'agit de corail ou des cailloux lorsqu'il s'agit de roches. |
Raclettes |
Essuie-glaces de voiture. N'est plus guère employé que par de vieux broussards. |
Radio cocotier | Colportage local des rumeurs. Dans
le passé était parfois le nom donné à la radio locale. |
Rallier le bétail | Rassembler à cheval le bétail
dispersé. Ce travail est fait par les stockmen (voir ce mot) |
Ramasser | Très employé par les enfants pour signifier
se faire sévèrement réprimander ou corriger : il va ramasser! , il a ramassé!.
S'emploie aussi en Métropole, mais y est un peu désuet. |
Rester à | Il reste à Gomen : il habite à Gomen.
Cette expression est aussi employée dans le nord de la France. D'autre part
le mot rester s'utilise aussi pour une liaison avec une fille ou un garçon.
Exemple : Mon con de Gugus il reste avec la fille à Mathieu, je les ai vus
l'autre jour au ciné, ils étaient fin lovés. Autre exemple : L'an passé
je suis resté deux mois avec la gosse à Totor, ben l'engin c'est une sacré
bour.....(contribution Marc Le Leizour). |
Robe mission | Une des premières mesures prises par les missionnaires évangélisant
les Mélanésiens, fut d'habiller les femmes coutumièrement très peu vêtues. Les
soeurs finirent par mettre au point un modèle très pudique de robe longue, ample
et sans décolleté. L'ingéniosité féminine en a fait des robes très colorées
et ravissantes, avec de la dentelle en place de décolleté et souvent une grande
légèreté, le tout étant suffisamment suggestif. La robe mission continue
d'être beaucoup portée par les mélanésiennes même jeunes. Sans trop s'éloigner
de la coupe traditionnelle, elles évoluent surtout par les motifs et les couleurs
des cotonnades. Les robes mission sont la tenue sportive des femmes jouant les
matchs de cricket. Chaque camp a alors une couleur propre. On dit aussi une robe
popinée (voir popinée). |
rod | n.f.,
mot anglais, tige de vérin. Nom utilisé notamment dans les ateliers de brousse
et chez les mineurs. Voir aussi bearings. |
Roulage | Roulage minier, rouleur, rouler. En Nouvelle-Calédonie on roule
le minerai de nickel. Le roulage est le transport du minerai par camions de
la mine au wharf d'où il est chargé sur des barges qui sont ensuite
déchargées en eau profonde dans un navire minéralier. Le roulage minier est en
général sous-traîté par le mineur à des rouleurs souvent chauffeurs-propriétaires
de leur unique camion. Le chauffeur, s'il n'est pas propriétaire, est néanmoins
aussi un rouleur. Beaucoup de broussards européens, mélanésiens ou d'autres
communautés, sont ou ont été, à un moment ou un autre, rouleurs . Pour décrire
leur métier ils disent qu'ils roulent sur mine. Ce vocabulaire de la
mine est universellement employé et compris en Nouvelle-Calédonie. |
Roussette | 1) n.f. grande chauve-souris fructivore endémique.Elle atteint 60 et même 80 cm d'envergure. Elle a une jolie tête fine, un peu semblable à celle d'un renard. Lorsqu'elle ne vole pas, elle s'établit dans les arbres, pendue la tête en bas. Quatre espèces sont répertoriées. Ces Chiroptères étaient les seul mammifères de l'archipel avant l'arrivée de l'homme. Trop chassées car leur chair est fine et appréciée, la population des roussettes a fortement déclinée. Elles sont dans la liste des espèces menacées du World Conservation Monitoring Centre et de l'IUCN. 2) "ça sent la roussette"; à propos de personnes laissant une odeur forte dans leur environnement, car les roussettes ont une odeur prononcée. Voir aussi Méou |
Run | n.m. Se prononce rone. Vocabulaire
de l'élevage, nom d'origine australienne. Un run est une section clôturée
des terrains d'élevage, en général suffisamment vaste et variée pour permettre
le séjour prolongé d'un troupeau en élevage extensif. |
Sé fort |
Expression de type petit nègre employée par les Wallisiens de Nouvelle-Calédonie
pour dire je suis fort , moi sé fort, ce qui est pertinent car c'est
un peuple de grands costauds. |
Sabre | Sabre d'abattis. Se dit parfois couteau. C'est le compagnon
de la brousse. Innombrables utilisations. |
Safran | Nom local du curcuma, que l'on appelle aussi et surtout carry. Le
curcuma pousse naturellement dans l'intérieur de la Grande Terre. |
Sagaille | Prononciation locale de sagaie, s'écrit
parfois avec cette orthographe. S'écrit aussi sagaïe ou, plus normalement, sagaie.
(1) Est devenue un instrument de pêche fabriqué maison : manche de bambou et foène
de fers à béton. (2) Fille maigre, c'est une vraie sagaille!. |
Sao | n.m. Marque de biscuits salés ( krackers)
importés d'Australie et très consommés en Nouvelle-Calédonie depuis au moins
40 ans. On ne dit pas un biscuit salé mais un Sao. Le Sao se mange souvent au
petit déjeuner tartiné de fromage en pâte australien (Kraft) et de confiture.
Cette habitude de mélange fromage - confiture est aussi d'origine australienne. |
Saumonée | n.f. Poisson du lagon à la chair
très appréciée. Famille des Serranidae . Pour Tonton Marcel c'est le nom affectueux donné
à Mimine, ma saumonée, transposition locale, sans doute, par Bernard Berger
de ma poulette. Réciproquement Mimine appelle Marcel mon dawa qui est un
autre poisson (voir ce mot) |
Se sortir | Quand il s'agit d'un bien particulièrement
convoité comme les voitures ou les motos, les jeunes et moins jeunes n'achètent
pas mais ils se sortent. Exemple : Gad mon enc.... de Philou il s'est sorti
une 206 cabriolet . Ou alors : Eh ! t'as pas vu Néness il vient de se sortir
la dernière Harley, 2 cylindres en V !! tu connais qu'elle a une sacrée débourrée,
250 chrono sur la ligne droite de Tontouta !!!(contribution de Marc Le Leizour). |
Sentier
coutumier | Démarche ou cheminement coutumier (voir coutume). C'est
la voie qui permet de faire des démarches auprès de différentes personnes en respectant
les règles de la coutume. C'est aussi le parcours pour transmettre un message
par l'intermédiaire de certains clans, parcours souvent tracé au sol. |
Serpentin chinois | Antimoustique de forme spiralée qui brûle lentement d'un bout et qui dégage une odeur et une légère fumée qui font fuir les moustiques. Il est traditionnellement importé des pays asiatique d'où son nom de serpentin chinois. |
Serpentine | Pour les géologues, les serpentines sont des minéraux
et plus particulièrement des silicates ferro-magnésiens hydratés. La roche formée
de serpentines se nomme serpentinite mais le terme serpentines est plus
couramment employé pour les désigner. Les lapidaires de Nouvelle-Calédonie font
de très beaux objets en serpentinites, qu'il appellent aussi serpentines. Ces
roches montrent, après polissage, une variété remarquable de textures et de couleurs.
Pour les petits mineurs Calédoniens, la serpentine est un minerai de nickel, souvent
très riche. Ce n'est pas une serpentinite mais une péridotite appelée dunite,
transformée par l'altération météorique (la dunite est une roche ultrabasique
fréquente dans les massifs miniers de Nouvelle-Calédonie). Ces serpentines
des petits mineurs sont des roches légères, de couleurs ocre avec des teintes
verdâtres et rosées. Lorsqu'un petit mineur en trouve dans sa mine il est généralement
un mineur heureux. |
Sikiss (ou sikol)
| Coup puissant et précis. Coup de poing. Origine : le jeu de cricket (très
pratiqué par les femmes mélanésiennes); frapper un six (Mille et un mots Calédoniens,
F.O.L.1982). |
Sipoun | n.f. Cuillère
en langue Drehu de Lifou, déformation de l'anglais spoon. |
Sorbet | Crème glacée. Le vrai sorbet est souvent appelé
glaçon extension du sens de glaçon : sirop congelé en forme de sucette. |
Soupape | Dans claquer ou planter une
soupape : accélérer brutalement et à fond. Voir claquer. |
Souque | L'expression des marins souquer sur les
avirons s'est élargie au sens de forcer. Ordre au chien de ramener le bétail
ou d'attaquer. Dans la Brousse en Folie (Lagoon Blues, p. 6), Massis le chien
de tonton Marcel obéit très maladroitement, et il n'est pas seul, à la commande
souque! (attaque!). |
Soyo | n.m.
S'écrit aussi soyu, shoyu ou shoyo. Sauce de soja. Ce produit
asiatique est une base indispensable de la cuisine locale. Le soyo est le plus
souvent importé du Japon (Kikkoman). En anglais se dit soy sauce et c'est
souvent ce mot qui figure sur les étiquettes des bouteilles de soyo. Il y a 3
types de soy sauces : le tamari fait exclusivement à partir de graines
de soja, le shoyu fait à partir de soja et de blé et le teriyaki
qui contient du sucre, du vinaigre et des épices. En Nouvelle-Calédonie et par
extension soyo désigne aussi un japonais. |
Station | Centre d'élevage de bétail. La station désigne aussi bien
l'ensemble de la propriété, terres et bâtiments, que la maison de l'éleveur.
Vocabulaire anglo-australien. Station paraît (d'abord) dans les textes néo-calédoniens
en 1865 (Mille et un mots calédoniens, F.O.L.1982) avec le sens d'établissement
isolé. |
Stock | Troupeau de bovins. Elevage
des bovins. Comme presque tout le vocabulaire de l'élevage ce mot est emprunté
au langage de l'élevage australien et avec le même sens. On fait du stock
en Nouvelle-Calédonie et pour ça on monte un cheval de stock. |
Stockman, stockmen | n.m. d'origine australienne,
équivalent de cow-boy. Le stockman (pluriel : stockmen) est à cheval
pour contrôler, rassembler (rallier) et conduire le bétail. Le vocabulaire des
éleveurs calédoniens est d'origine australienne (voir stock, stockwhip, stockyard). |
Stockwhip | Long fouet utilisé par les stockmen
pour rassembler le bétail. Vocabulaire des éleveurs australiens utilisé par tous
les éleveurs calédoniens. |
Stockyard | Enclos
à bétail. Vocabulaire des éleveurs australiens utilisé par tous les éleveurs calédoniens. |
Store | Nom masculin venant de l'anglais general
store, magasin achalandé en marchandises utilitaires très diverses. N'est
plus guère employé sauf en brousse. |
Sur mine |
Il travaille sur mine , il est sur mine. Peut-être cette expression est due
au fait que les mines de nickel sont à ciel ouvert en Nouvelle-Calédonie. On ne
dit pas à ou dans la mine comme on le ferait pour les mines souterraines. |
Tête jaune | Patate ronde de corail de couleur
jaune. |
Tabac-bâton | Bâtons de tabac à chiquer. Les
Mélanésiens le fumaient, et certains le fument encore, après en avoir coupé quelques
fines lamelles roulées ensuite dans une feuille de papier à cigarette. |
Tabis | Chaussures montantes de toile avec semelle
enveloppante de caoutchouc et fermeture par des pattes métalliques. Les tabis
viennent à l'origine du Japon et sont vendus chez les chinois. Les tabis sont
utilisés pour marcher sur les platiers à la pêche aux coquillages, ou à la
sagaïe, ou à l'épervier. |
Taipouète |
Tahitien, a souvent une connotation légèrement péjorative. |
Talé | n.m. Chambranle de bois sculpté ornant les entrées
de grandes cases traditionnelles. |
Tamioc |
n.m. Petite hache. Viendrait par le bichlamar (pidgin) de l'américain
tomahawk. |
Tampon | Coup violent
porté à quelqu'un : il lui a planté un tampon. |
Tantine | Voir tonton. |
Taoui |
n.m. s'écrit aussi tawi. Kanak dans un sens méprisant. Viendrait
d'un clan portant ce nom. |
Tapa | Sorte
d'étoffe constituée de fibres végétales et résultant du traitement mécanique
de certaines écorces. Elles ressemblent à un papier épais. Les tapas sont océaniens.
Ils sont toujours fabriqués dans les îles Wallis et Futuna et aux Fidji. Ils sont
décorés de peintures avec motifs souvent géométriques bruns et noirs et servent
surtout aujourd'hui d'éléments de décoration. |
Tas | Je suis en tas, je suis fatigué, épuisé. Il l'a mis en tas,
il l'a fortement battu. C'est un tas, commentaire très désobligeant
sur l'esthétique d'une fille, pire encore c'est un gros tas. |
Tata | Au revoir, à bientôt. Origine australienne.
Expression universellement employée et surprenante pour les Métropolitains non
initiés. |
Tathan | Nom du copain chinois
(Vietnamien) de Tonton Marcel dans la Brousse en folie. Se prononce évidemment
tatane. Tathan est représentatif de la communauté vietnamienne où
il y a de nombreux commerçants, travailleurs et sachant bien compter. Tathan est
passé dans le langage local pour désigner un commerçant vietnamien habile. |
Tayo | n.m. Mot Mélanésien signifiant guerrier
ou homme (G. Beaudoux, Légendes Canaques le tayo gras. Un autre sens employé
en Calédonie est celui d'ami mais il est possible qu'il s'agisse alors de
l'usage du mot Tahitien taio qui effectivement signifie ami dans cette
langue. Exemple : "lui c'est mon vieux tayo(ou taio)". |
Tazard | n.m. Grand poisson de la famille des
scombridés. Ils atteignent 2 mètres de long (voir les pages sur les poissons). |
Tcha! | Mot mélanésien. Interjection pour commander
le silence ou marquer sa désapprobation. Employé par les Mélanésiens mais aussi
par les autres communautés. |
Tchanem! |
Mot mélanésien, exclamation de surprise agacée, de désappointement ou de mécontentement.
Origine, sexe de l'homme en Nénéma (Mille et un mots calédoniens). |
Terrains miniers | Les importants
massifs de roches ultrabasiques de Nouvelle-Calédonie
sont riches en fer et en magnésium et contiennent du nickel, du cobalt et du chrome.
Ces roches sont la source des gisements de nickel, de cobalt et de chromite d'où
leur nom de terrains miniers. On dit aussi massifs miniers pour les massifs
de roches ultrabasiques. Les roches ultrabasiques sont généralement couvertes
de sols très ferrugineux dit ferralitiques ou latéritiques. Ces sols sont aussi
riches en nickel et en cobalt. Ils sont de couleurs rouges et ocres. |
Territoire | Désigne l'ensemble
géographique calédonien, Grande Terre et îles. Origine probable
dans le jargon administratif. Permet d'éviter l'ambiguïté
du mot Nouvelle-Calédonie qui désigne aussi bien la Grande Terre
que l'ensemble calédonien. |
Tienbon |
Il tient bon à, est à l'origine une expression des Mélanésiens
signifiant : il habite à. Exemple. Il tient bon à Gomen : il habite à Gomen.
Dans la Brousse en Folie, Bernard Berger a tiré de cette expression le nom de
la commune de ses personnages : où qu'on tienbon (où l'on habite) y
est devenu, avec l'accent local, Oukontienban laquelle fut dénommée pour
faire pendant à Arsouillac-le-Château censée être en Limousin (Album 22
mille lieues sur la mer). |
Tinkyou bien |
Le thank you anglo-saxon calédonisé : merci bien. Récent, très employé
chez les jeunes. |
Tique | n.m.
L'insecte la tique est masculin en Nouvelle-Calédonie, mais ça arrive aussi
en Métropole. |
Tonton | Dépasse le sens de
mon oncle car il peut désigner des personnes hors de la famille pour lesquelles
des personnes plus jeunes ont une affection de type filial. Sens identique pour
tantine. |
Topette | n.f. (1)
Bouteille de biére de 25 ou 33 cl. S'applique également aujourd'hui aux biéres
en boite. (2) Carabine ou fusil de chasse. |
Touche-touche | Se dit et s'écrit aussi toutouche.
Choses accolées, forte proximité ou densité, ex. : dans le lotissement Tuban
les maisons sont à touche-touche. Existe en Métropole mais beaucoup plus employé
en Nouvelle-Calédonie. |
Touque | n.f. Bidon de pétrole de 4 gallons (environ 18 litres), Les touques sont rondes aujourd'hui mais elles étaient carrées à l'origine et contenaient surtout du pétrole lampant. Les touques rondes de 4 gallons sont les bidons dans lesquels sont vendues les huiles de moteurs. Les Calédoniens leur ont trouvé d'innombrables usages. Les touques furent notamment utilisées pour mesurer les quantités de cerises de café et le sont encore. Elles servaient encore il y a quelques années à mesurer les quantités d'huitres de palétuviers. On en faisait aussi des tôles pour couvrir des bâtiments et on les trouve toujours en brousse comme boites à lettres à l'entrée des pistes conduisant aux stations. Il y a même des contrebasse-touques dans des orchestres tahitiens locaux. Elles sont contituées d'une touque servant de caisse de résonnance et d'un manche à balai mobile portant une corde attachée à l'anse de la touque. Le son est ajusté par la tension plus ou moins grande de la corde obtenue en inclinant ou redressant le manche. Vieille touque, voiture en très mauvais état. Egalement, en langage familier, pour interpeller un vieil ami (est nettement moins grossier que vieille couille également employé). Grosse touque : grosse personne (Mille et un mots calédoniens, F.O.L.1982). Depuis plusieurs années une fête des touques est organisée à Nouméa sur la baie des Citrons. Elle attire une grande foule. Il s'agit d'un concours d'embarcations les plus étranges et les plus drôles, réputées être construites à partir de bidons et de fûts métalliques. |
Tour de côtes | Avant la construction des routes et l'automobile, la brousse
était desservie par de petits caboteurs appelés tours de côtes. Ils transportaient
passagers et marchandises. On prenait ou on attendait le tour de côtes. Ils ont
été en partie remplacés par les colporteurs (voir ce mot). |
Toutoute | n.f.
S'écrit aussi toute-toute. Onomatopée pour désigner la conque percée
utilisée par les Mélanésiens pour émettre des sons. Cet instrument de musique
était utilisé pour les cérémonies traditionnelles. |
Trapard | n.m. Requin. Ex. : Dans la passe c'est bleu
de trapards! signifie il y a énormément de requins dans la passe (voir bleu).
Désigne donc les requins en général mais si un Calédonien est plus spécifique
il précisera pointes blanches, tigre, ou marteau, selon l'espèce
et en général sans précéder ces qualificatifs du mot requin ou du mot trapard.
Néanmoins on a entendu récemment parler de trapard blanc à propos d'un
grand requin blanc qui se serait momentanément égaré dans le lagon. On voit que
l'usage d'un seul mot peut-être compliqué! |
Tricot | En Nouvelle-Calédonie où le climat tropical fait qu'on tricote peu
la laine, le nom de tricot désigne les T-shirts. |
Tricot rayé | Serpent de mer dont la peau écaillée est colorée en anneaux
jaunes et noirs. Nommé ainsi par allusion à la camisole des bagnards. |
Tromper la route | Expression de type petit
nègre signifiant se tromper de route et faire erreur. Yossi, trompé la route!
(voir yossi). |
Trou |
Faire les trous. : pêcher les crabes de palétuvier en les cherchant dans
leurs trous creusés dans la vase ou le sable. |
Troupeau | Dans ce pays d'élevage ce nom est employé pour tout rassemblement
important et qui n'est pas nécessairement du bétail : troupeau de picots
(poissons), troupeau de voitures. |
Tu connais | Expression typique employée à la place de savoir : Nous on
connaît couper le bois et woilà (Brousse en folie Tome 17, p.21, les popinées).
Egalement employé pour renforcer un point important; tu connais il est bourré
de fric le mec (il est vraiment riche). . |
Vache marine | Dugong, mammifère marin, ordre des siréniens. Espèce
en danger, protégée. Seuls les Mélanésiens sont autorisés à le chasser en respect
de leurs traditions. Les dugongs de la Méditerranée sont à l'origine de la légende
grecque des sirènes (L'Odyssée). |
Valab | Le valable employé par les jeunes en Métropole, est raccourci
phonétiquement en Calédonien et surtout amélioré en fin valab (voir fin).
|
Ver de bancoul | n.m. s'écrit
aussi bancoule. Les vers de bancoule sont une curiosité de l'alimentation
locale. Ce sont des larves d'un gros coléoptère que l'on trouve dans le bois
mort d'un arbre appelé bancoulier. Les Mélanésiens en étaient friands
et certains Européens broussards les mangent aussi avec délice, grillés ou vivants!
Toutefois c'est loin d'être un met recherché de tous et notamment des citadins.
Vous ne les trouverez jamais dans le commerce, sauf peut-être au marché de Farino. |
Vert |
Il est vert, je suis vert, vert le mec, signifie fatigué, malade ou bien
profondément vexé, déstabilisé et même perdu. S'emploie aussi quand on manqué
un coup. |
Viandard | Voleur de bétail ou braconnier chassant
le bétail sur la propriété d'autrui (dans ce cas on dit qu'il chasse le cerf
rouge). |
Viander | Voler ou braconner
du bétail. |
Vieux | Pour les Mélanésiens ce
nom marque le respect à l'égard d'une personne plus âgée, mais pas nécessairement
très âgée, considérée pour sa sagesse, son expérience ou ses connaissances. Ce
sens n'est pas exclusif du sens commun de vieux. |
Vingt-deux mille | Citoyen
de la Métropole, (ou zoreille, voir ce mot) car la France métropolitaine
est réputée être à 22000 km. |
Voilà lui! | Ca y est!, c'est ça!, c'est fait!, le voilà, j'ai
trouvé!. Origine: parler français des Mélanésiens. |
Voir les rats | Etre fou, avoir des hallucinations, ex : tu
vois les rats ou quoi?. Egalement employé :tu vois les rats en pyjama?. |
Vout-vout | n.f. Onomatopée crée
par Bernard Berger dans la Brousse en Folie pour décrire le bruit de la claquette
(voir ce mot) lancée par Tonton Marcel. Maintenant employé en Nouvelle-Calédonie
pour désigner les claquettes. |
Waïna | n.m. Vin rouge. Origine, Drehu de Lifou, dérivé
de l'anglais wine (vin), à Lifou beaucoup de mots sont d'origine anglaise
: sipoun (spoon) : cuiller, hauma (home) : maison, ndivil
(devil) : diable (explication fournie par Alexis Trotet). Le mot waïna
était surtout employé à l'époque, pas si lointaine, où les seuls vins de table
n'étaient que des vins d'Algérie achetés en dame-jeannes clissées. Le plus
célèbre était le Bourkika. Un autre vin algérien était le Djebel Outika. L'expression
Le waïna il mouille (voir mouille) veut dire ce vin est fort et
surtout pas ce vin est mouillé!. |
Wanamatcha |
Mot mélanésien. Exclamation d'étonnement, de frayeur. Wanamatcha! t'es
tout rouge, Marcel!?, (Brousse en folie, tome 9, p. 31, Dédé). |
Wharf | n.m.
Vocabulaire souvent d'origine anglaise de la mine et passé dans le langage courant. Jetée plus ou moins perpendiculaire
à la côte et s'étendant jusqu'à de l'eau suffisamment profonde pour y accoster
des barges (chalands) dans lesquelles du minerai est déversé par des camions.
Les barges sont ensuite remorquées jusqu'à un bateau minéralier mouillé en eau
profonde plus au large et dans lequel le minerai est transféré par des grappins
(voir chalandage). L'ensemble de l'opération s'appelle chargement.
Wharf désigne aussi les jetées, débarcadères et appontements en général. |
Yossi! | Exclamation très employée par les Mélanésiens
et parfois par les autres Calédoniens. Surprise, admiration, contrariété. Ce mot
désigne le sexe de la femme en langue Drehu de Lifou. |
Zéro deux, etc. | Niveau d'une marée basse, s'écrit en chiffres
(0,3). Les Calédoniens n'utilisent pas des coefficients de marée mais des hauteurs
en mètres à partir d'un niveau zéro. |
Z.A.M.
| Acronyme discret masquant une expression très désobligeante : Zoreille
à merde (voir zoreille). Etre un zam c'est vraiment l'horreur
et que dire d'un enkilé de zam!. |
Zor
| Voir zoreille. |
Zoreille | n.m.
S'écrit zoreille ou zoreil. Citoyen français de la Métropole.
L'origine de ce nom connu dans l'outre-mer français et très employé en Nouvelle-Calédonie,
est sujette à controverse. Ce nom viendrait de l'île de la Réunion (du temps
où elle s'appelait encore l'île Bourbon). Zoreille a un caractère plutôt
désobligeant mais parfois, peut être exprimé amicalement. Zoreille est quasiment
une insulte, mais souvent en fait une boutade, si employé par un Calédonien à
l'égard d'un autre Calédonien. Zoreille est souvent précédé d'un qualificatif
non publiable qui rend l'expression encore plus désobligeante, mais il y a aussi
le bon zoreille qui est le Métropolitain bien intégré et sympathique et
donc qui ne présente pas les tares prêtées aux autres zoreilles. Zozo est
dérivé de zoreille avec un sens plutôt gentil. Zor qui est un autre dérivé
a un sens plus désobligeant que zoreille. Voir aussi les noms équivalents que
sont cinq cinq, métro, vingt deux mille, zam et, récemment, Joinville,
le bon zoreille de la Brousse en folie. Les noms imagés ne manquent pas pour désigner
les gens de Métropole. L'archétype du zoreille c'est le fonctionnaire métropolitain
qui vient faire un séjour de 3 ans en Nouvelle-Calédonie avec un salaire augmenté,
qui a touché la prime, qui néanmoins dépense peu en Nouvelle-Calédonie
d'où une réputation de radinisme (voir cinq-cinq), qui a des diplômes dont il
fait un certain étalage en donnant des explications sur beaucoup de choses dans
un langage considéré comme trop savant. En général le zoreille s'adapte et,
au bout d'un certain temps, développe de nombreuses similarités avec les Calédoniens
tant par le langage que par la tenue et les habitudes. |
Zoreillie | n.f. Le pays des zoreilles c'est à
dire la Métropole. |
Zozo | Voir zoreille. |